Redécouverte dans les années 70, magnifiée par la Monnaie de Bruxelles deux décennies plus tard, La Calisto, opéra baroque tragi-comique du Vénitien Francesco Cavalli, revient dans deux nouvelles productions, à Genève puis à Paris.

L'oeuvre de Cavalli est comme ces trésors qui attendent des siècles au fond des mers avant d'être mis à jour. La vingtaine d'opéras qui nous reste de l'élève de Monteverdi n'a pas livré toutes ses merveilles. Deux sont donnés cette saison 2011, à ne pas manquer !

Voici, à quelques jours d'intervalles, "Theodora" à Paris, Xerse de Cavalli et Lully à Lille par deux maîtres du genre, William Christie et Emmanuelle Haïm.

Une consécration pour le maître vénitien que cette édition des temps forts de son répertoire lyrique, soit vingt-sept opéras conservés. Raffiné et poignant.

Au pupitre de son ensemble Le Poème Harmonique, il défend une création française très attendue : ″L'Egisto″, opéra de Cavalli, revit enfin sur scène !

Après un superbe "Ulisse all'isola di Circe" de Zamponi, le chef argentin ressuscite l'"Elena" de Cavalli, qui paraît en DVD. Un nouveau jalon dans la redécouverte du maître vénitien.

Triple première à l'Opéra de Paris : "Eliogabalo" marque les débuts dans la Grande Boutique du chef Leonardo Garcia Alarcon, du metteur en scène Thomas Jolly et surtout de Francesco Cavalli, qui loge désormais au panthéon de l'opéra baroque. Dernier ouvrage du compositeur dont la musique nous soit parvenue, cette descente aux enfers d'un empereur pervers, violeur et manipulateur, est si sulfureuse que la création en 1668 dut être annulée. De quoi inspirer un chef nourri au lait de "Poppea", qui nous reçoit à Versailles pour évoquer cette rencontre.

La Calisto est sans doute l'opéra de Cavalli le mieux connu et le plus souvent joué de nos jours. Cette faveur actuelle est singulière, car l'histoire de cet opéra révèle qu'il n'en fut pas ainsi du temps de Cavalli, ni dans les siècles qui suivirent.