L'affaire Gubler, la propagande raciste, les incitations criminelles ou pornographiques : en plus de la culture et de l'information, le réseau mondial héberge tous les trafics et se joue des interdits...

Même si la censure sur la presse et les interdictions sont courantes en Chine, le développement de la presse qui traite de la vie quotidienne des urbains et des sites internet rend plus difficile le contrôle de la parole par les autorités

Le 18 janvier 1996, le livre du docteur Claude Gubler, « Le grand secret », publié la veille chez Plon, est interdit à la vente par le tribunal de grande instance de Paris. Un acte de censure radical et rarissime, à la mesure d'une affaire exceptionnelle.

On interdit une parodie de la Cène pour ne pas contrarier les évêques et leurs ouailles, Leclerc heurte les consciences soixante-huitardes avec son CRS qui tabasse les prix, Sartre perd sa cigarette pour plaire aux tenants du sanitairement correct... Notre niveau de tolérance est tombé bien bas face aux provocations de la pub.

Après la publication des "Fleurs du mal", en 1857, le poète fut condamné, et six de ses poèmes furent censurés. L'auteur de "La Guerre du goût" raconte ce procès célèbre dans une préface aux "Poèmes interdits".

"C'est le propre des censures violentes d'accréditer les opinions qu'elles attaquent", écrivait fort justement Voltaire...

Deux empêcheurs de tourner en rond nous mettent en garde. Une forme rampante de dictature nous menace : l'endormissement. Contre les formatages en tout genre, un seul remède, la thérapie par le rire.

Livres retirés de la vente, procès en diffamation, recherches enterrées : enquêtés et commanditaires n'hésitent plus à faire valoir leur droit de regard sur les recherches en sciences humaines.