Jonas Kaufmann chante "Werther", Dmitri Tcherniakov met en scène "Le Prince Igor" : au Metropolitan de New York, il se passe toujours quelque chose comme en témoignent ces deux productions qui ont été retransmises dans les cinémas sur les cinq continents.

A Berlin, en mars 2018, le "Tristan" de Tcherniakov et la "Salomé" de Neuenfels nous ont fait vivre des sensations fortes, entre désir et drame.

"Enfant terrible, iconoclaste, radical..." Telles sont quelques-unes des épithètes que la critique emploie couramment pour qualifier le metteur en scène russe Dmitri Tchemiakov. De fait, chacune de ses mises en scène d'opéra semble s'accompagner d'une relecture de l'oeuvre aboutissant à une transposition du livret souvent - n'en déplaise à ses détracteurs - d'une cohérence profonde.

Le metteur en scène Dmitri Tcherniakov est connu pour ses actualisations insolites, au naturalisme souvent grinçant, et sa théâtralité investie par la pratique des jeux de rôles et les mises en abyme décalées. Dans des espaces rigoureusement structurés, il sait transformer les chanteurs en acteurs sauvages et organiser l'espace en un plateau rituel.

Le troisième opéra de Rimski-Korsakov entre enfin au répertoire de l'Opéra de Paris avec Aida Garifullina dans le rôle-titre. Dmitri Tcherniakov signe une production d'un équilibre parfait.