L'Etat chilien a modernisé le modèle social suivant deux stratégies : le développementalisme (1924-1973) et ce que l'on a appelé le consensus de Washington (1973-2008). Pendant la première période, l'Etat a promu les politiques sociales universelles et la réforme agraire, tout en consolidant l'infrastructure économique et institutionnelle. Après le coup d'Etat de 1973, certains services publics sont démantelés et privatisés, le mouvement ouvrier réprimé.

Après l'élection de Michelle Bachelet, il semble que le Chili soit au début d'un nouveau cycle de son histoire. La relecture des années de dictature permet de se libérer de certains héritages et d'avancer sur la voie des réformes. Malgré une relative défiance à l'égard de la classe politique, la société, particulièrement la jeunesse, veut s'investir dans la construction sociale.

Au début des années quatre-vingt, le Chili - imité ensuite par d'autres pays - a lancé une réforme privatisant en partie ou totalement les systèmes de l'assurance maladie et des retraites. Mise en oeuvre sans concertation sociale, la réforme se fera aux dépens des principes de solidarité et de justice sociale, contribuant à la progression de la pauvreté et des inégalités.