Dans "Laissez-passer", Bertrand Tavernier parle de sujets qu'il connaît bien, en tant que citoyen et en tant que cinéphile : la France de l'Occupation.

Pourquoi est-ce en pleine guerre, dans un pays occupé par les Allemands, que le cinéma français a connu la période la plus faste de son histoire ?

Juin 1940. Les nazis sont dans Paris. La France capitule. L'industrie du cinéma est menacée.

Dans son extraordinaire ouvrage "Le Cinéma français sous l'Occupation, 1940-1944", René Chateau effeuille jour après jour l'almanach du septième art sous la botte nazie. Compromissions, petites et grandes lâchetés, actes de courage isolés. Un générique éblouissant pour la tragédie du siècle.

Avec "Laissez-passer", le réalisateur fait le portrait de ceux qui, sous l'Occupation, ont fait le cinéma français, et notamment ceux qui, tels Jean Aurenche et Jean Devaivre, ont résisté en signant des films frondeurs.

En racontant dans "Laissez-passer", le destin croisé d'un scénariste et d'un assistant pendant l'Occupation, Bertrand Tavernier rend un bel et touchant hommage aux artisans du cinéma.