Dans leurs travaux sur les théories du complot, les chercheurs parviennent souvent à des résultats et à des conclusions radicalement divergents. Si cela n'est pas problématique en soi, il y a lieu de s'inquiéter dans la mesure où la plupart des spécialistes s'intéressent rarement à ce qui se fait dans d'autres disciplines que les leurs. En effet, on constate de nos jours dans la recherche sur les théories du complot ce que l'on pourrait appeler un « grand fossé ».

La presse évoque fréquemment des « théories du complot » à propos de tel ou tel événement. Comment expliquer ce succès ? Nous chercherons à montrer quelles sont les « bonnes raisons de croire » des conspirationnistes. On distinguera des causes culturelles, générales, qui rendent réceptifs aux idées conspirationnistes, et des causes spécifiques, notamment idéologiques, qui expliquent l'adhésion de certains individus à telle théorie du complot plutôt qu'à telle autre.

Depuis la chute de l'URSS, les thèses conspirationnistes connaissent un essor croissant en Russie, en particulier depuis le début des années 2000. Certaines sont mêmes exprimées par des proches des cercles du pouvoir. Le paroxysme a été atteint ces dernières années avec les déclenchements du conflit syrien et surtout ukrainien, qui ont libéré la parole anti-occidentale de la part du régime ou de proches du régime poutinien. Toutefois, les origines des thèses conspirationnistes russes, à forte teneur antiaméricaine, sont anciennes et sont à chercher dans la chute de l'URSS.

Cet article s'intéresse au succès des théories du complot dans les anciens pays communistes, notamment l'ex-Tchécoslovaquie secouée par la « Révolution de velours ».

La tradition des théories du complot existait évidemment en Europe centrale bien avant l'ère de la Toile. Le but de cet article consiste à mettre en lumière la façon dont le passé rencontre le présent dans ce domaine et à dégager des traits spécifiques du discours conspirationniste ancré dans l'histoire locale. Nous examinerons la période allant de la seconde moitié du XIXe siècle jusqu'à nos jours et en particulier les théories du complot à succès qui marquent des étapes décisives dans l'histoire tchèque et slovaque et se retrouvent reflétées ou reproduites dans les discours contemporains.

Bien que l'atmosphère soit de nos jours saturée de discussions sur les théories du complot, il est nécessaire de savoir clairement ce que ces théories sont et ce qu'elles ne sont pas. Tout d'abord, ne les confondons pas avec les complots. Ces derniers sont de réelles conspirations secrètes, planifiées et menées par deux personnes ou plus. En revanche, les théories sont des constructions intellectuelles, des modes de penser voire des modèles imposés au monde pour donner à des événements un semblant de logique.

Cet article étudiera le sort réservé à la Commission nationale sur les attaques terroristes contre les Etats-Unis, plus connue sous le nom de Commission du 11 septembre, un groupe de dix personnes mis en place par le Congrès fin 2002... J'examinerai brièvement ici la façon dont la Commission enquêta sur une administration présidentielle très opaque et un système politique fracturé tout en tentant d'échapper au sort de la Commission Warren, qui avait aimanté les théoriciens du complot.

Le motif de la toute-puissance financière apparaît de manière récurrente dans les accusations complotistes.

Conditions météorologiques difficiles, tirs de missiles, erreurs humaines, suicides, bombe, mauvais état de l'appareil : les causes officielles évoquées pour expliquer ces accidents ont été nombreuses mais n'ont pas toujours convaincu le grand public. Touchés par ces catastrophes, certains experts et Internautes ont alors avancé des explications alternatives. Quels sont les récits proposés ? Qu'est-ce qui les rend crédibles ? Comment se construit l'imaginaire explicatif autour d'un événement marquant mais sur lequel peu de preuves existent ?