Pendant une très longue période, la pensée politique de Céline a été occultée par le commentaire littéraire et l'interprétation textuelle. Cependant, en 1938 déjà, H.-E. Kaminski, en faisant de l'écrivain un personnage de fiction, cruel, imbu de lui-même, pervers, sombre et délirant qui va jusqu’à rencontrer le Führer en personne, entendait démontrer ses liens avec la propagande hitlérienne.

Quatrième de couverture : "Seul un membre de ce prestigieux cénacle pouvait écrire, de l'intérieur nécessairement, l'histoire du prix Nobel de littérature. Kjell Espmark s'y est employé à l'occasion du 200e anniversaire de l'Académie suédoise. Il raconte comme nul autre n'a pu le faire avant lui, la chronique du Prix, du début du siècle à nos jours. On apprend ainsi, par exemple, qu'en 1091 pour la première attribution, Sully Prudhomme a été préféré à Zola pour ne pas déplaire à la soeur ainée du Quai Conti, que personne en France n'avait proposé la candidature de Roger Martin du Gard quand il fut nommé en 1937, que Malraux, Borges et Graham Green ont toujours été rejeté pour des raisons politiques, que Sartre a refusé le prix avant qu'on lui décerne, et non après, et que par la suite il en a néanmoins réclamé le montant, alors que Beckett, lui, l'a distribué anonymement à des nécessiteux"...

Oui, Guy des Cars, chacun le sait, est l'un des romanciers français les plus féconds plus de trente romans Et sans doute le plus lu à ce jour, dix huit millions d'exemplaires rien que dans J'ai Lu Mais qui est Guy des Cars ? Qui se... cache, ou du moins s'efface, derrière la Vipère, la Révoltée ou le Faussaire, derrière cet extraordinaire foisonnement de personnages, de situations et de paysages ? Pour la première fois, Guy des Cars parle ici longuement de lui-même, répondant aux questions parfois indiscrètes de son meilleur ami, son fils, journaliste à Paris-Match. Et voici que prend forme le roman du romancier Guy des Cars : sa jeunesse fantasque, ses voyages aux quatre coins du monde, ses débuts pittoresques dans le journalisme, sa passion d'écrire. Souvenirs émus, vérités brutales et savoureuses anecdotes se mêlent pour faire de J'ose roman vrai, un livre qui se lit comme un vrai roman.

Comment Lev Nussimbaum (1905-1942), un juif d'Azerbaïdjan ayant fui Bakou devant l'arrivée des bolcheviks, est-il devenu Essad Bey, prince musulman et flamboyante figure des milieux interlopes du Berlin de Weimar, puis Kurban Said, auteur des romans Ali et Nino et La fille de la corne d'or ? Comment, en brouillant les pistes sur ses origines et en jouant avec ses identités, a-t-il pu échapper aux premières persécutions nazies, et être pressenti en pleine guerre, pour être le biographe officiel de Mussolini ? C'est le parcours de ce personnage hors du commun que retrace Tom Reiss dans l'orientaliste, de l'Asie Centrale à l'Italie, en passant par Constantinople, Berlin et New York, à travers les bouleversements de la première moitié du XXe siècle.

Cette bibliographie dresse l'inventaire le plus exact possible de la production de pastiches et de parodies littéraires imprimés et publiés en français entre 1800 et 2000. En donnant du sens à une série de pratiques littéraires qui étaient considérées comme anecdotiques 'ou de pur divertissement, nous pouvons désormais identifier aisément les pastiches et parodies de l'oeuvre d'un écrivain (par exemple Victor Hugo), les oeuvres d'un pasticheur célèbre (par exemple Paul Reboux), ou les versions parodiques d'une pièce (par exemple Athalie). L'importance de ce corpus enfin révélée ouvre un domaine nouveau pour l'histoire littéraire. Avec ses 3400 références commentées, ce répertoire est fondé sur une information de première main, collectée en bibliothèques et dans des collections privées. Suivi par un inventaire des ouvrages et des articles historiques ou bibliographiques consacrés au sujet ou à des auteurs importants, les tables de l'ouvrage et son caractère pratique en font un outil de travail qui sera indispensable aux professionnels de la librairie (principalement d'ancien et bibliophilique).

Qu'est-ce que le post-exotisme ? Comment et pourquoi une littérature de rêves et de prisons, profondément étrangère aux traditions du monde officiel, a-t-elle pu exister dans le quartier de haute sécurité où pourrissent les criminels politiques ? Pour donner un sens à son agonie, l'écrivain emprisonné Lutz Bassmann murmure des réponses et, ce faisant, il compose une ultime fiction.

Ce puzzle érotique et meurtrier que composent les "machines célibataires", inventoriées par Michel Carrouges dans un ouvrage paru en 1976 - auxquelles ont apporté leur contribution des écrivains comme Poe, Jarry, Roussel et Kafka, de même qu'un artiste comme Duchamp - nécessitait encore, pour être complet, l'empreinte fondamentale de la guillotine. Réalité historique et imaginaire, "métaphysique" vécue et invention symbolique, se retrouvent ainsi à échanger leurs coups fraternels et mortels, pendant que la machine de la Terreur se découvre comme le modèle secret, le modèle trop réel, de toutes ces "machines célibataires" qui peuplent la grande littérature et l'art du moderne.

Anthologie de textes et de discours conspirationnistes, parus avant 1945 et relevant du domaine français ou francophone. Ils rendent compte de la théorie du complot en tant qu'objet historique.

Tel un manifeste du travail accompli avec la collection Laureli depuis presque six ans, Laure Limongi livre un essai littéraire pétillant qui s'intéresse à des écritures exigeantes pour mieux clamer leur lisibilité, leur générosité. Denis Roche, Hélène Bessette, Kathy Acker et B. S. Johnson sont quatre de ces "indociles" qu'elle chérit : des auteurs qui renouvellent sans cesse la forme et les codes littéraires. Loin d'un exercice universitaire, il s'agit au contraire d'un texte sensible et subjectif souhaitant ouvrir la porte d'oeuvres méconnues et donner à lire ce qu'elle estime être des livres incontournables. Denis Roche (né en 1937) est écrivain et photographe français, publié majoritairement par Le Seuil où il a par ailleurs créé la collection "Fiction & cie". Il met l'écriture à l'épreuve de la photographie dans une oeuvre à consonances autobiographiques, d'un matérialisme fort lyrique. Hélène Bessette (1918-2002, auteur français) a été redécouverte par la collection Laureli aux Editions Léo Scheer ; elle avait été publiée par les éditions Gallimard entre les années 1950 et 1970, soutenue à l'époque par les plus grands noms de l'art et de la littérature française puis inexplicablement négligée par l'histoire littéraire. Kathy Acker (écrivain américain, 1947-1997) est publiée en France par les éditions Désordres - Laurence Viallet. Son oeuvre, incandescente, explore les tabous. Féministe, Kathy Acker évoque le sexe et la violence pour construire un monde au désenchantement merveilleux. B. S. Johnson (écrivain britannique, 1933-1973) est publié en France par les éditions Quidam. Ses romans, d'intrigue classique, utilisent des dispositifs innovants comme une structure permutable ou des trous dans les pages pour que le lecteur puisse découvrir la suite de la fiction... Johnatan Coe a écrit une biographie de B. S. Johnson.

Quatre-vingts écrivains maudits se sont hissés à bord de ce livre, tels des naufragés perdus dans une tempête. Ils ont eu faim, ils ont eu froid, ils ont eu peur, ils ont souffert, la plupart sont morts jeunes, leurs livres ont été ignorés pendant des années. Pourtant, quelques-uns figurent parmi les plus grands de la littérature : Samuel Beckett, Fedor Dostoïevski, Francis Scott Fitzgerald, Jean Genet, Franz Kafka, Jack London, Guy de Maupassant, Edgar Poe, Arthur Rimbaud, Virginia Woolf, Stefan Zweig. D'autres sont injustement méconnus – ou mal connus – malgré leur talent : Paul Celan, René Crevel, Isabelle Eberhardt, Olivier Larronde, Violette Leduc, Katherine Mansfield, Klaus Mann, Flannery O'Connor, Rutebeuf, Simone Weil… Les manuels scolaires ne retiennent des écrivains que leur vie publique. Ils oublient les coulisses, qui permettent de percer leur mystère : les maux inavouables, les passions impossibles, les moeurs réprouvées, les addictions de toutes sortes, la misère qui rend fou. Ces damnés du genre humain sont frappés du sceau de la dualité : leur existence fut une souffrance, leur oeuvre est d'une splendeur infinie. Ce livre révèle leur vie secrète et tourmentée, et comment la littérature a été leur absolu. Il ne pouvait leur rendre plus bel hommage.

Biographie de Grey Owl, né Archibald Belaney, réfugié au Canada en 1906 qui s'inventa des origines apaches, changea de nom et d'aspect physique, et se mit à vivre comme un Amérindien. Précurseur de l'écologie et de la protection des animaux au Canada, il collabore à des revues sur la nature dans lesquelles il signe de son nom d'emprunt. La vérité sur ses origines ne sera révélée qu'après sa mort.

William Seabrook a eu 1001 et une vie. Et encore, 1001 vies... L'estimation est sans doute en deçà de la réalité. Le curriculum vitae de cet homme né en 1884 laisse rêveur : engagé volontaire pendant la première guerre mondiale, gazé à Verdun, puis reporter, il a été le premier a enquêté sur le vaudou – il a d'ailleurs inventé le terme zombie -, il a habité avec des tribus anthropophages pour goûter de la chair humaine, a vécu dans le désert parmi les bédouins, a décidé de devenir vagabond en Europe pour voir s'il pouvait se passer de la réussite et du luxe... Ses articles ont été publiés dans le New York Times, Vanity Fair ou le Readers digest. Il était le reporter de l'impossible. Une personnalité hors-norme qui se livre ici une dernière fois avant de se suicider.