Le défaut de l'Argentine sur sa dette souveraine en 2001 (95 milliards de dollars) fut l'un des plus importants de l'histoire financière. La crise a atteint son pic au cours de l'été 2014 lorsque l'agence de notation Standard & Poor's a annoncé que l'Argentine était une nouvelle fois en situation de défaut après que le pays s'est vu interdire par un juge américain de la Cour suprême de verser les intérêts dus sur les obligations restructurées détenues aux Etats-Unis, en raison du litige l'opposant à des fonds dits « fonds vautours ».

Après une interminable bataille judiciaire, Buenos Aires a conclu un accord de principe avec ses créanciers les plus intransigeants. Le pays pourra ainsi revenir sur les marchés internationaux

Le 16 juin 2014, la Cour suprême des Etats-Unis a validé une décision de justice américaine contraignant Buenos Aires à rembourser des fonds spéculatifs : ces derniers refusent de renégocier la valeur des titres de la dette argentine qu'ils détiennent. L'annonce a encore affaibli la position de la présidente Cristina Kirchner, dont la réélection au premier tour en 2011 semble désormais un lointain souvenir.

Doit-on autoriser une poignée de spéculateurs à prendre en otage quarante millions d'Argentins ? A cette question la justice américaine vient de répondre « oui », semant le trouble jusque dans les rangs des investisseurs. En fragilisant les mécanismes qui permettent aux Etats d'alléger le fardeau de la dette, cette prise de position menace de déséquilibrer l'ensemble du système financier.

Un pays qui restructure sa dette ne se transforme pas forcément en proie pour les plus acharnés de ses créanciers. Ainsi que l'a montré l'exemple grec en 2012.

Son pays a été condamné par la Cour suprême des Etats-Unis à verser plus de 1 milliards de dollars à deux fonds spéculatifs. Et d'autres créanciers risquent de s'engouffrer dans la brèche !

En tranchant en faveur de deux fonds spéculatifs dans le conflit qui les oppose au gouvernement de Cristina Kirchner, le juge new-yorkais Thomas Griesa se doutait-il du séisme qu'il allait déclencher ?

Après avoir juré qu'elle ne les paierait jamais, la présidente argentine a finalement déclaré qu'elle négocierait avec les créanciers, qui lui réclament 1,3 milliard de dollars.