Du 19 au 21 avril 2016, l'Assemblée générale des Nations unies consacre une session extraordinaire aux drogues. C'est la première depuis la déclaration politique relative au contrôle de ces substances, adoptée en 1998. Aujourd'hui, la guerre mondiale contre la drogue est largement perdue, explique le "Harper's Magazine". C'est pourquoi il faut changer de paradigme. En mars, pour des raisons de santé publique mais pour aussi pour en finir avec la violence des cartels, des scientifiques et trois anciens présidents sud-américains appelaient à une décriminalisation encadrée des drogues.

La guerre contre la drogue obéit à des motivations douteuses, ses résultats sont catastrophiques. La légalisation serait-elle la solution ? L'article fait référence à « La Brimade des stups. Premiers et derniers jours de la guerre contre la drogue » de Johann Hari

En mai 2018, la ministre de la Santé annonçait que le cannabis médical "pourrait" être autorisé. L'occasion pour la France, à la traîne de ses voisins européens, d'accéder aux demandes des professionnels et des associations de malades. Mais sous quelles formes et pour quels effets escomptés ? Etat des lieux.

Le trafic des stupéfiants met enjeu 295 milliards d'euros par an selon l'ONU, plus que le PIB de Singapour ou de la Finlande.

En réponse aux propositions Sarkozy, Malek Boutih, nouveau secrétaire national socialiste, voulait "un grand débat sur la légalisation".

La France est le pays d'Europe le plus répressif avec les joints... et aussi celui où l'on en fume le plus ! Comment sortir de cette absurdité ? Quelques experts et responsables politiques osent désormais plaider pour une dépénalisation, voire une légalisation. Chez nos voisins européens comme aux Etats-Unis, le mouvement est enclenché. Alors pourquoi pas chez nous ?

Le sujet passionne autant qu'il agace : faut-il autoriser la consommation de cannabis ? Entre marché juteux potentiel et risques pour la santé publique, les législateurs ne sont pas parvenus à trancher. En attendant, c'est une course contre la montre qui oppose deux camps aux arguments fondés mais récents. Entre Economie et santé publique, qui aura le dernier mot ?

Jamais un gouvernement ne s'est mouillé sur cette question. Résultat, la polémique refait surface et le trafic prospère. Dans l'arène, l'économiste Emmanuelle Auriol plaide pour la dépénalisation. Au grand dam de l'ancien juge d'instruction Bernard Leroy.