En 1886 est publiée "La France juive". Le livre est vendu à 60 000 exemplaires. Un journaliste obscur, Edouard Drumont, fait irruption sur la scène politique de la jeune République. L'antisémitisme a trouvé son prophète.

Dans la vision conspirationniste, le peuple juif est essentialisé en tant qu'incarnation d'une menace permanente et ainsi construit comme ennemi absolu de tous les peuples. Une théorie qui puise son origine à l'aune d'éléments déclencheurs identifiés (guerres, crises économiques, révolutions, etc.). Pierre-André Taguieff analyse les 4 principales phases de montée en puissance du complot juif. Il décrit brièvement la première phase allant de l'Antiquité aux croisades, et développe les 3 dernières qui se cristallisent sur les XIXe et XXe siècles.

Alors que la politique de collaboration se met en place après la défaite de 1940, se développe à Paris un discours revendiquant la paternité française de l'antisémitisme hitlérien, qui trouve en Drumont son plus illustre fondateur et en Céline son plus éclatant représentant contemporain.