Et si la langue française était une valise diplomatique ? Mieux : une lanterne magique projetant sur les murs de l'universalité ces merveilleux malentendus révélateurs, qu'on trouve à profusion dans toute conversation en français de laboratoire : tel qu'on le pratique à l'étranger. Comme l'expérimenta Georges Londeix, chargé par le Quai d'Orsay dans les années 60 d'enseigner la langue de Molière selon une méthode audiovisuelle futuriste entre Monterrey, ville perdue du Mexique, Washington, Florence ou Porto-Rico. Car l'époque se prête à ce genre de conquête culturelle, mâtinée de fiction géopolitique. Le gaullisme est la tentation du Che, le Vietnam, peut-être, le nouveau théâtre d'opérations de John F. Kennedy... et le Nouveau Roman, un problème de mathématiques insoluble pour les poètes d'après-guerre. Voilà pourquoi le récit de Georges Londeix, alias « Djurdjew » ou « Lansdale » pour les Américains, jongle entre chronique de voyage, roman d'espionnage et fiction intimiste pour nous livrer les clefs d'une grande fresque historique. Vue depuis le bout de la lorgnette made in France. « Puisque être français, c'est prendre en considération autre chose que la France », selon la belle formule de Witold Gombrowicz.

Didier Cahen est né à Paris en 1950. Il est poète et essayiste. On lui doit une monographie d'Edmond Jabès (Belfond, 1991). Parmi ses travaux récents : Ecrire sa vie, Portrait(s) d'Edmond Jabès (Bibliothèque nationale de France, 2000), A new space for philosophy, Derrida & Education (Routledge, London & New York, 2001), L'ange imparfait (poèmes) (à paraître).

Les deux écrivains se sont rencontrés pour la première fois à Lyon le 17 janvier 1943, en compagnie de leur ami commun, le journaliste Pascal Pia. Leur conception du monde se rapproche au travers de leur écriture. Les lettres réunies ici, rédigées principalement entre 1943 et 1945, laissent entrevoir leur amitié, forte au départ mais qui s'est rapidement atténuée.

D'une personne disparue ne nous reste qu'une poussière d'images et de moments, une suite incohérente d'instantanés qui persistent inexplicablement et, pour ainsi dire, s'alourdissent avec le temps.Le disparu, ici, s'appelle Roland Barthes ; et ces quelques pages voudraient suivre les reliefs ténus qu'il a laissés dans la mémoire d'un ami, inventorier le disparate de quelques scènes, affronter les énigmes que laisse, dans l'esprit de l'un de ses proches, un homme qui fut un maître.

Une nouvelle manière d'aborder l'oeuvre de Marcel Proust à travers les lectures qu'il a faites dans son enfance et sa première jeunesse.

Un écrivain, un historien, un politique. Une oeuvre foisonnante. Un souffle lyrique qui vaut à ses ouvrages un immense succès. Mais qui est, au fond, Max Gallo ? Pour la première fois, le voilà qui se confie. Sur ses origines de fils d'immigrés italiens venus s'installer à Nice. Sur les raisons qui l'ont poussé, après son CAP de mécanicien-ajusteur, à entreprendre des études d'histoire. Sur ses engagements successifs. Sur Dieu et le Peuple. Et sur son amour de la France. Un témoignage en forme de plaidoyer pour la réhabilitation de notre passé national. Une excursion intime et buissonnière dans l'univers d'un écrivain français.

Retour sur la carrière médicale de l'écrivain surréaliste A. Breton. Après son baccalauréat, en 1913, il entreprend des études de médecine qui sont rapidement interrompues avec la Première Guerre mondiale. Il est alors affecté dans les services de santé pour devenir médecin militaire auxiliaire. Durant ce temps, il découvre les maladies mentales et les théories de Freud sur l'inconscient.

Le célèbre écrivain américain Norman Mailer (prix Pulitzer en 1969 pour Les Armées de la nuit et en 1980 pour Le Chant du bourreau) et le romancier français Jean Malaquais (prix Renaudot 1939 pour Les Javanais) se sont rencontrés en 1947. Malaquais traduisit en français Les Nus et les Morts. Ce premier roman allait projeter Mailer sur la scène littéraire internationale. Leur tempérament et leur culture n'appelaient peut-être pas le rapprochement de ces deux hommes qu'une amitié chaleureuse et exigeante a cependant unis pendant un demi-siècle, et Mailer n'a jamais manqué de rappeler sa dette à l'endroit de son aîné : " Il a exercé sur moi plus d'influence que quiconque. " Très nourrie à certaines époques, la correspondance des deux écrivains ouvre, avec la lucidité de ses analyses tant littéraires que sociales et politiques mais aussi avec sa franchise sans compromissions, une fascinante fenêtre sur la trajectoire, publique et privée, de deux créateurs et sur des moments clés de la seconde moitié du XXe siècle. Cette correspondance n'est pas encore publiée en langue anglaise.

En partant du postulat que notre culture est dominée par l'idéologie de la violence nécessaire et que le meurtre est une fatalité, l'auteur expose et analyse la position d'Albert Camus à travers ses écrits.

Publié en 1964, ce texte évoque l'enfance de Sartre de sa quatrième à sa onzième année.

Les lettres échangées entre A. Camus et R.M. du Gard entre 1944 et 1958 témoignent d'une amitié fraternelle et d'une même idée de l'engagement au service de la paix et de la justice.