Au lendemain des incidents meurtriers à la frontière du Sinaï, le 18 août 2011, la tension était montée crescendo entre les deux pays. Qui jouent désormais la carte de l'apaisement.

Bien placé dans la course à la magistrature suprême égyptienne, l'ex-secrétaire général de la Ligue arabe appelle Israël à prendre la mesure du Printemps arabe. Et à en tirer les conséquences.

En 1979, Anouar El-Sadate faisait le calcul suivant : je signe la paix pour récupérer le Sinaï et je laisse les Frères musulmans s'occuper de la société. Un mauvais calcul, juge l'intellectuel égyptien Mamoun Fandi.

En mars 1979, Anouar El-Sadate signait les accords de paix de Camp David. Trois décennies plus tard, la plupart des Egyptiens restent hostiles à l'Etat hébreu.

Un intellectuel égyptien se fait l'écho de l'histoire kafkaïenne d'un de ses compatriotes malmené par les autorités pour avoir refusé d'espionner des juifs marocains.

Islamistes et partis de gauche réclament l'abrogation des accords de paix avec Israël. Une fausse bonne idée, estime le quotidien progressiste égyptien.

L'Egypte et Israël : presque cinquante années partagées entre la haine et la réconciliation. Des relations tumultueuses mais exemplaires de l'évolution du rapport de force au Proche-Orient.

Depuis 1971, Sadate en est persuadé : il faut faire la paix avec Israël. Le 19 novembre 1977, il est à Jérusalem pour rencontrer le Premier ministre israélien. Pour ce geste d'un courage inouï, le président égyptien sera mis au ban des nations arabes.

Diffusé en novembre dernier sur une chaîne nationale, un feuilleton télévisé inspiré des "Protocoles des sages de Sion" a montré la virulence des préjugés antisémites en Egypte - mais aussi suscité le sursaut salutaire d'une partie des élites.