A lui seul le Likoud, parti de Benyamin Netanyahou, fournit déjà quatre candidats décidés à braver en mai les suffrages des électeurs pour barrer la route au Premier ministre sortant...

A l'approche des élections, avancées au mois de mai, les sondages montrent que l'"effet Rabin" se dissipe. Et le Likoud, qui a pour seul programme l'arrêt du processus de paix, regagne du terrain.

Les mesures sécuritaires du Premier ministre ayant porté leurs fruits dans les sondages, la gauche israélienne s'y rallie avec mauvaise conscience.

Même si une majorité d'Israéliens approuvent la proposition du candidat travailliste Amram Mitzna de quitter au plus vite les territoires palestiniens occupés, c'est Ariel Sharon qui devrait encore sortir vainqueur des urnes, en prônant l'inverse.

Les électeurs en conviennent : le chef du Parti travailliste israélien, Amram Mitzna, est intelligent, rigoureux, honnête. Mais, même dans son camp, il n'a pas réussi à barrer la route au bulldozer Sharon.

Selon tous les observateurs, M. Ariel Sharon et son parti devraient sortir vainqueurs des élections législatives du 28 janvier 2003. Mais la campagne offensive du candidat travailliste Amram Mitzna et le nouveau scandale de corruption qui frappe le Likoud avaient déjà réduit, fin décembre, leur avance.

La désignation de M. Amir Peretz à la tête du Parti travailliste, le départ de ce dernier de la coalition gouvernementale, la création par M. Ariel Sharon d'un nouveau parti ont bouleversé la scène politique israélienne.

Jamais Israël ne s'est trouvé dans une telle situation, constate Shimon Peres à la veille d'une consultation où les électeurs ont le choix entre Ehoud Barak, qui a sacrifié sa crédibilité sur l'autel de la paix, et Ariel Sharon, dont le programme ne prévoit qu'un statu quo annonciateur de sombres et violents lendemains.

Fermier paisible, grand-père souriant, guerrier prestigieux... On l'a montré ainsi tout au long d'une campagne électorale tragiquement démagogique.

La droite israélienne devrait très probablement enregistrer un nouveau succès aux élections prévues en 2019, avec un agenda politique marqué par les tensions régionales, la corruption, les inégalités, et l'ethnocentrisme qui encouragent un glissement progressif vers le populisme.