Avec "Ema", Pablo Larraín signe un nouveau chef-d'oeuvre lyrique et décalé. Et démontre qu'il est un cinéaste baroque.

Une jeune danseuse de reggaeton fait feu de tout bois pour consoler un drame intime. Sur une bande-son de Nicolas Jaar, Pablo Larrain capte l'énergie de Valparaiso et le trajet d'une émancipation furieuse.

L'admirable carrière de Pablo Larraín commence à s'inscrire dans un étrange balancement. Depuis sa percée avec le film "No", l'auteur a mis les pieds dans un milieu plus ambitieux, populaire, presque hollywoodien, concrétisé par le succès de son "Jackie" avec Nathalie Portman. Mais, alors que se profile un autre biopic prestigieux, "Diana", ainsi qu'une série HBO d'horreur avec Juliane Moore, Larraín continue de livrer quotidiennement des oeuvres plus ardues telles que "Neruda", gardant ainsi un équilibre entre un visage maintstream, et le cinéaste exigeant, parfois aride, qu'il demeure.