Les émeutes urbaines laissent la classe politique désemparée. Censé organiser le ″vivre ensemble″, le modèle multiculturel britannique a engendré de nouvelles formes de racisme. Et une partie de la jeunesse, à la dérive, n'a d'autre horizon que la culture de la violence.

Sombrant dans la peur et le saccage, le Royaume-Uni a vu ses fondations trembler au cours de quatre nuits de violence épidermique. Une révolution sans slogan, leader ou revendication.

Après les violentes émeutes de début août 2011, la justice anglaise s'évertue à présent à pénaliser les émeutiers et leurs familles.

En 1985, le quartier de Tottenham avait déjà connu des altercations entre des jeunes et la police. Depuis, peu de choses ont changé, si ce n'est le discours des politiques.

A la suite des émeutes d'août dernier, ″The Guardian″ a ouvert ses colonnes à des sociologues qui ont enquêté dans les quartiers les plus touchés.

Evoquer un possible recours à l'armée, réclamer des ″peines exemplaires″, prôner un contrôle des réseaux sociaux : au Royaume-Uni, le premier ministre David Cameron a multiplié les menaces après les émeutes du mois d'août. L'embrasement des quartiers défavorisés a également été l'occasion de stigmatiser une nouvelle fois des classes populaires rendues seules responsables de leur sort.

Après les cinq nuits d'émeutes qui ont embrasé Londres et plusieurs villes du pays, les Britanniques serrent les rangs et se penchent sur les dérives de la société de consommation.