Le 18 octobre, l'acteur et réalisateur achète une page dans le "Washington Post", payée 56 000 dollars, pour interpeller George W. Bush sur la guerre contre l'Irak.

Pour cet artiste culte, l'Amérique s'est retranchée dans une forteresse d'arrogance et d'ignorance.

Théoricien de la guerre préventive, inspirateur d'une politique étrangère américaine "unilatérale", cet historien américain croit à l'hégémonie durable des Etats-Unis.

Est-il encore possible d'éviter la guerre en Irak ? Non, au vu du formidable déploiement militaire désormais en place au Moyen-Orient. Oui, si contre toute attente Saddam Hussein respecte pour une fois ses obligations, justifiant ainsi, simultanément, le choix français du processus de désarmement pacifique et l'option américaine de la menace militaire.

Renverser le dictateur, installer à Bagdad un régime stable et légitime qui servirait de modèle dans toute la région, démocratiser le Moyen-Orient, éliminer le terrorisme et vaincre la récession : c'est le rêve des stratèges américains. A quels risques ? Et à quel prix ?

Les Etats-Unis sont déterminés à aller au bout de leur projet de "remodelage" du Moyen-Orient. Après l'Irak, la Syrie aujourd'hui, demain sans doute l'Arabie Saoudite vont devoir se plier aux injonctions de Washington. Personne n'aura intérêt à stationner sur la nouvelle autoroute, élargie chaque jour, de l'"axe du Mal".

Aux yeux du président américain, la chute de Saddam devait permettre d'établir la démocratie en Irak puis dans toute la région, de faire reculer le terrorisme... et d'affirmer la puissance des Etats-Unis. On en est très loin aujourd'hui.

Le président s'est montré trop arrogant devant l'assemblée générale de l'ONU pour tendre la main au reste du monde. Et la grogne monte aux Etats-Unis, y compris dans les rangs républicains.

"Nous nous sacrifions pour une mission que nous ne comprenons pas. Notre seul espoir, c'est de penser que nos dirigeants savent, eux, ce qu'ils font" : notre envoyée spéciale Sara Daniel a passé plusieurs jours avec les soldats de la 101e Airborne.

Le grand écraivain publie "De Marquette à Veracruz", un superbe roman dans la lignée de "Dalva", et parle de Bush, du sexe, du suicide et des ours.

Plus de 3 millions de voix d'avance, un Congrès à majorité républicaine, un clan néoconservateur triomphant et... le sentiment d'avoir gagné contre le monde entier.