Il existe des degrés de l'eugénisme, qui doivent faire l'objet de débats.

Avec les progrès du diagnostic prénatal, le foetus, avant même d'être une personne, est déjà un patient. Formidable avancée puisqu'elle permet de guérir des maladies in utero ou d'éviter la naissance de handicapés graves...

Qu'est-ce que l'eugénisme ? Une volonté homogène de purification de la "race", indissociable d'un imaginaire raciste ? Ou une pratique limitée, et dès lors acceptable, liée aux progrès actuels de la médecine ou, plus exactement, du dépistage génétique ?

Le prix Nobel de médecine de 1912 n'a pas été le nazi précurseur des chambres à gaz que certains voient en lui mais son eugénisme fonde une idéologie scientiste anti-démocratique qui prétend fabriquer une élite biologique et prône, "in fine", un gouvernement des médecins.

Débat passionné, régulièrement à la une des médias, la question du clonage interpelle les esprits depuis déjà plusieurs années, non seulement parmi les chercheurs en biotechnologie, mais aussi (et de plus en plus) chez les philosophes, les sociologues, les psychiatres.

Un scientifique chinois a annoncé sur YouTube avoir, pour la première fois de l'histoire, modifié le génome de bébés humains en utilisant la technique du CRISPR.

Comment les élites vont-elles dompter les troupeaux humains du XXIe siècle ? Non par l'éducation morale mais par le recours à la biopolitique... Derrière la provocation explicite, Peter Sloterdijk allait lancer le débat sur le posthumain.

Peut-on considérer la possibilité d'intervenir sur le génome humain comme un accroissement de liberté ? Le grand philosophe allemand nous livre ses inquiétudes.