Quand les socialistes devront-ils désigner leur candidat ? Pourquoi Balladur est-il aussi populaire ? La justice est-elle allée trop loin dans l'affaire du sang contaminé ? Fabius répond.

Ils se battent pour des idées. Et ce sont les mêmes ! Entre l'ancien ministre de l'économie et le nouveau, les recettes pour rénover la gauche différent peu.

Jospin et son conseiller spécial ne sont d'acord que sur un point : l'Elysée revient au premier. Mais pour s'imposer à Matignon, Fabius mène en solitaire sa propre campagne.

Jospin laisse une place vide. La première. Alors, entre Hollande le légitime, patron du parti, et Fabius, le dernier éléphant qui vise déjà la prochaine présidentielle, tout ne sera sans doute pas aussi rose que leurs protestations d'amitié d'après-défaite pourraient le laisser penser.

Peut-on être plus différents ? Condamnés à naviguer ensemble, le patron du PS et le plus gradé des éléphants ont pourtant conclu une alliance secrète.

La guerre de Dijon n'aura pas lieu. Le succès aussi large qu'inattendu de la motion Hollande clôt le grand débat que les socialistes souhaitaient depuis le 21 avril.

Dans un argumentaire de deux pages, l'ancien Premier ministre exprime "ses déceptions, ses réserves, ses craintes". Derrière l'Européen qui doute, c'est le présidentiable qui parle.

A La Rochelle, le beau scénario du "candidat évident" Fabius a tourné court : Jospin a passé le pont, Hollande sauté le pas, et le PS précipité les échéances sur l'Europe. Désormais l'ancien Premier ministre devra se battre au couteau pour s'imposer. Une tentation : jouer son va-tout.

Ils se connaissent depuis vingt ans. Ils se sont longtemps croisés sans jamais s'affronter. Aujourd'hui, ils sont face à face dans un combat incertain où se joue leur destin.

Il voulait être le candidat "évident" du PS. Depuis la défaite du non, on voit mal ce qui pourrait le remettre en selle.

Le référendum du PS l'avait assommé. Les sondages lui redonnent espoir. Et pourtant... Malgré sa certitude d'avoir raison et sa volonté de revanche, il doute encore de son destin.

L'un dispose des gros bataillons du parti mais n'a pas d'alliés évidents : l'autre, porté par le succès du non mais exclu de la direction jusqu'au congrès de novembre, a un tout petit courant et des alliés encombrants.