L'Allemagne et le Royaume-Uni sont dirigés par une femme. Les États-Unis aussi, peut-être bientôt. La Belgique, elle, n'a jamais paru si éloignée de la possibilité de se doter d'une Première ministre.

Parce qu'elles représentent 51 % de la population. Parce qu'elles restent minoritaires en politique. Parce que les mesures pour faire progresser leur présence atteignent leur limites. Parce que si on laisse faire les partis, plutôt macho, on peut toujours attendre. Parce que les assemblées doivent être le miroir de la société. Parce que des modèles sont nécessaires. Parce que la parité améliore la démocratie. Et qu'elle en a bien besoin !

Femme de dossiers et de l'intimité, Sylvie Lausberg a pourtant poussé un coup de gueule le jour où le Vlaams Belang a fait démissionner deux femmes élues au profit de deux hommes. La misogynie du parti d'extrême droite indigne logiquement la résidente du Conseil des femmes francophones de Belgique. Laquelle, venue de terres laïques, a insupporté aussi des associations proches d'Ecolo et du CDH, qui ont claqué la porte en février dernier.

Retirées du "game" après trente années au sommet, Laurette Onkelinx et Joëlle Milquet observent le théâtre politique actuel avec une forte réprobation. Un monde de plus en plus brutal, une démocratie écharpée, des francophones divisés, des médias sans manière... Nostalgiques, Laurette et Joëlle ? Non, assurent-elles. Elles qui se sont autrefois livrées à une rivalité farouche mais mesurée, aujourd'hui se lâchent, se marrent, se chambrent. Et se trouvent un combat commun : le féminisme.

Cela s’est passé un vendredi 13, en 2020. La Belgique commençait à comprendre : ce n’était pas une grippe, ce n’était pas une exagération. Cela ressemblait à un rêve, amis rien n’était plus vrai. Cette réalité à peine croyable, « Wilfried » a voulu la saisir au vol, en laisser une trace. Depuis le sommet de l’État jusqu’aux travailleurs de première ligne. Pour mémoire.