L'égalité, c'est loin d'être gagné pour les filles ! Premières victimes de maltraitances à travers le monde, elles doivent se battre pour gagner leurs droits et faire changer les mentalités.

Depuis le retentissant scandale lié aux agissements de Harvey Weinstein, la question du harcèlement sexuel a acquis une formidable visibilité collective, une surface sociale et médiatique sans précédent. L'affaire surgit le 5 octobre 2017, le jour où le New York Times publie les premières révélations de femmes déclarant avoir été victimes de harcèlement, d'agressions sexuelles ou de viols de la part du puissant producteur de cinéma américain.

Quand Médecins du Monde a proposé au "Nouvel Observateur" de relayer son appel, signé par des médecins et des personnels de santé du monde entier, pour que les femmes aient partout le droit de disposer de leur corps et puissent - enfin ! - ne plus être soumises à des avortements qui tuent et mutilent, nous avons dit oui, évidemment. Cet appel, "Names not Numbers" (www.names-not-numbers.org) - "des noms, pas des chiffres" - , où derrière les statistiques se cachent des destins brisés, a été signé par 420 praticiens à travers le monde.

Les femmes ont su s'introduire dans des domaines ou des professions jusqu'alors réservés aux hommes et, si des lois, notamment pour l'égalité homme-femme ou l'ivg, ont été votées, pour autant, stéréotypes et sexisme demeurent, y compris dans le champ politique. De même, le féminisme reste, encore actuellement, un engagement qui se paye cher dans certains pays. Aussi qu'est-ce qu'être féministe aujourd'hui, alors qu'au-delà des combats subsistent également des droits à préserver ?

Au début du XXe siècle, deux mouvements s'opposent dans les rangs des féministes : l'un égalitariste, radical, et l'autre dualiste, admettant que chaque sexe a son rôle et sa spécificité. Ce sont ici les destins croisés de quelques-unes de ces femmes qui ont servi la cause féminine à l'heure où les " sciences de l'homme " étaient en pleine expansion qui nous sont présentés.

Le féminisme de la fin du XXe siècle est étroitement lié au Mouvement de libération des femmes, le célèbre MLF, marqué par d'importants effets politiques. S'il est essentiel de revenir sur les actions fondamentales que ces femmes ont menées, il faut aussi noter les critiques qu'elles ont essuyées et les clivages qui ont pu les mener à la décroissance du mouvement. Aujourd'hui, l'institutionnalisation du mouvement, notamment avec les études féministes et le concept de genre, conduit à un féminisme renouvelé, multigénérationnel et solidaire.