En apparence quoi de plus étranger à la ″voix de l'écriture″ chez Jon Fosse que l'art de Patrice Chéreau, son évolution récente, ainsi caractérisée en ses propres termes : ″des visages, des corps dans un espace, dessinant une narration″ ? Et pourtant le texte de l'un et la mise en scène de l'autre font de ″I am the wind″, créé à Londres et présenté au Théâtre de la Ville dans son Festival Chantierseurope, un spectacle d'exception.

Après ″Un Jour en été″, Jacques Lasalle retrouve le grand écrivain norvégien Jon Fosse avec ″Le Fils″. Au théâtre de la Madeleine, il sert de son grand art la création française d'une pièce avec laquelle il nourrit manifestement les plus intimes affinités.

La passion du théâtre ne cède pas avec l'âge chez ceux qui lui ont consacré leur vie. Mais elle est souvent atteinte par des changements dans les conditions de production et, en conséquence, par la diminution de l'audience. L'un des plus beaux spectacles de la rentrée 2014 est dû, pourtant, à ce "dur désir de durer" : "Matin et soir", dans la salle Copi du théâtre de la Tempête, adaptation et mise en scène par Jacques Lassalle du roman de Jon Fosse.