Après deux films remarqués, "Truman Capote" et "Le Stratège", Bennett Miller revient avec "Foxcatcher", une histoire singulière mêlant sport et politique. Portrait d'un Américain qui aime la lutte grecque et les critiques français.

Titres recencés : "Snow therapy" de Ruben Ostlund ; "Les Merveilles" d'Alice Rohrwacher ; "Rendez-vous à Atlit" de Shirel Amitaï ; "Loin des hommes" de David Oelhoffen ; "Valentin Valentin" de Pascal Thomas ; "Foxcatcher" de Bennett Miller ; "Souvenirs de Marnie" de Hiromasa Yonebayashi ; "Sud Eau Nord Déplacer" d'Antoine Boutet.

Avec son physique banal, Steve Carell interprète les médiocres avec brio. Une faculté qui l'a propulsé roi de la comédie, de "40 ans, toujours puceau" à la série "The Office". Dans "Foxcatcher", en salles le 21 janvier 2015, l'acteur américain s'essaie au drame. Il incarne un milliardaire mythomane et manipulateur qui ira jusqu'à tuer. Un changement de registre qui lui vaut une nomination aux Golden Globes.

Après avoir raconté comment Truman Capote écrivit "De sang-froid", Bennett Miller s'empare à son tour d'un fait divers sanglant avec "Foxcatcher". Il y raconte son obsession au long cours pour cette histoire de meurtre et d'Amérique.

Son premier film, le documentaire "The Cruise" (1998, inédit en France), suivait dans New York un guide touristique sans abri. En trois longs métrages de fiction, Bennett Miller, né en 1966, a su, depuis, insuffler un passionnant malaise dans le cinéma de studio hollywoodien.

"Foxcatcher" a tout du conte : des personnages plus grands que nature, une intrigue improbable, une morale édifiante. Quand Mark Schultz, sportif de haut niveau (sur le déclin) pénètre dans le château de Du Pont, milliardaire étrange mais à la fortune infinie, l'impression est celle de Rebecca chez Daphné du Maurier (et Hitchcock) quand elle rejoint son mari. Ou de Belle au moment où elle va faire la connaissance de la Bête chez Cocteau. Ou encore de ces voyageurs imprudents qui viennent frapper en pleine nuit à la porte du comte Dracula.

"Foxcatcher" révèle des facettes inédites du héros de "40 ans toujours puceau" et "The Office". Angoissant, glaçant, désarmant... une nomination aux Oscars lui tend les bras. Voilà les secrets de fabrication de cette composition.