Antoine Garapon dénonce la dérive managériale d'un système judiciaire de plus en plus soumis à des impératifs comptables. Dans cette vision gestionnaire, le droit n'est plus qu'un instrument pour une institution qui perd de vue l'intérêt collectif.

Il y a un an, le 13 novembre 2015, le terrorisme islamiste faisait 130 morts et 413 blessés à Paris et Saint-Denis. La société française s'en est trouvée durablement bouleversée. Sommaire. Le goût retrouvé de l'engagement. Les musulmans à l'ère du soupçon. Revivre, loin de la capitale. Ce qu'il reste à accomplir.

Table ronde avec Antoine Garapon, Farhad Khosrokhavar, Ouisa Kies, Guillaume Monod et Jean-Louis Schlegel. Cette conversation examine la manière dont le terrorisme affecte la prison. Elle passe en revue les différentes motivations des terroristes (affirmation de soi, volonté humanitaire, désir de mort, rite d'initiation, engagement politique...) pour renouveler l'esprit de la peine.

Le problème abordé par le rapport Rassat est bien réel. Mais les mesures suggérées sont incohérentes, irréalisables, inapplicables. Le secret absolu de l'instruction et sa surpénalisation ne protégeraient en fait que les puissants de notre société.

Le lieu symbolique de la démocratie émigrerait-t-il de l'Etat vers la justice ? C'est la question que pose Antoine Garapon, qui voit dans le juge un "ministre du sens" pour une société déboussolée.

Le sujet proposé par Antoine Garapon est d'importance : comment penser les procès, spectaculaires et controversés, dans lesquels les victimes d'un crime collectif des plus monstrueux demandent des réparations financières ? L'interrogation du titre témoigne peut-être d'un embarras ; il est en tout cas imprudent : Peut-on réparer l'Histoire ?

Entretien, en 2016, avec Antoine Garapon, magistrat et dicteur en droit sur le retard de la pensée politique et du droit concernant la mondialisation. Il constate que les Etats, dépassés dans de nombreux domaines devenus notamment trop techniques et trop globaux, ne font plus la loi. L'enjeu est désormais de "maîtriser ceux qui maîtrisent le monde" : les entreprises.