Le régime de Pyongyang peut-il se réformer ? L'un de ses fins connaisseurs, le chercheur Andrei Lankov, n'y croit pas. Pour lui, « il sera difficile d'éviter un soulèvement populaire » .

Arrivé au pouvoir il y a douze mois, le jeune héritier du régime de Pyongyang multiplie les provocations et les menaces. Un chantage risqué mais conforme à la vieille stratégie des Kim : monnayer la survie politique de la dynastie avec ses ennemis comme avec ses parrains chinois.

Le pays balance entre timide ouverture économique et préparation à la guerre ultime contre ″les impérialistes américains″. Choses vues lors d'un récent voyage à Pyongyang

Selon les observateurs, le bombardement de l'île de Yeopyeong, le 23 novembre 2010, par les Nord-Coréens traduit l'impasse dans laquelle se trouvent les maîtres de Pyongyang.

Avec l'intronisation de Kim Jong-un à Pyongyang et les élections prochaines au Sud, les cartes sont redistribuées entre les deux Corées. Séoul, conseillé par l'Allemagne, prépare une hypothétique réunification. Tout est en place pour que le dialogue reprenne. D'ailleurs, le 23 février 2012, la Corée du Nord et les Etats-Unis se retrouvent à Pékin pour parler de l'arsenal nucléaire nord-coréen. La fin de la guerre froide ?

L'élection de la nouvelle présidente à Séoul pourrait permettre de renouer les relations entre le Nord et le Sud, inexistantes depuis cinq ans. Les familles séparées attendent toujours de retrouver leurs proches.

Le 12 février 2013, Pyongyang a procédé ″avec succès″ à son troisième test nucléaire, unanimement condamné par la communauté internationale. L'objectif de dénucléarisation de la péninsule coréenne est dépassé. Séoul et Tokyo s'alarment, tandis que les Etats-Unis attendent surtout la réponse de la Chine. Un autre essai serait en préparation.

La dégradation de la situation dans la péninsule coréenne n'est pas imputable aux seuls Nord-Coréens. Séoul et Washington ont aussi commis des erreurs.

A la veille du 70e anniversaire du Parti des travailleurs de la dernière dictature communiste au monde, le leader nord-coréen bombe le torse à la frontière avec la Corée du Sud.

La Chine est aujourd'hui le seul pays au monde à entretenir des relations étroites avec les deux Corées dans le contexte d'une péninsule coréenne divisée. La politique chinoise vis-à-vis de la péninsule comprend trois tendances: réduction des tensions concernant le dossier nucléaire nord-coréen, maintien des liens traditionnels et des relations économiques avec la Corée du Nord et coopération économique avec la Corée du Sud.

La suspension des essais nucléaires et balistiques est une manière pour Pyongyang d'arriver en force au sommet intercoréen du 27 avril 2018. En complément, une analyse de Joongang Daily (Séoul).

Pour comprendre la stratégie de Pyongyang, il est utile de se référer à ce qui s'est passé dans les années 1960, analyse un quotidien sud-coréen. Un objectif majeur est d'enrayer le rapprochement entre Pékin et Séoul.