Réflexions sur un problème majeur auquel les praticiens doivent se mesurer en matière de greffe : sauvegarder la vie d'une personne grâce à l'atteinte portée à l'intégrité physique d'une autre personne. Il s'agit d'une étude interreligieuse qui confronte les points de vue des catholiques, des juifs, des musulmans et des protestants.

La greffe dont il est question ici est celle dont parle la culture relayée par des œuvres d'imagination. Philippe St-Germain propose une réflexion polyvalente sur la greffe, celle dont parle la culture - littéraire et cinématographique - et ses œuvres d'imagination, comme Frankenstein de Mary Shelley, L'île du docteur Moreau de H. G. Wells ou encore La piel que habito de Pedro Almodóvar et les films de David Cronenberg. Entre la tentation prométhéenne du nouvel homme grâce à des greffes qui tentent de déjouer l'ordre imposé par la nature et la chirurgie réparatrice qui règle un dysfonctionnement, ou encore la chirurgie esthétique, la greffe entretient un rapport complexe et ambigu avec la normalité. À la croisée de la philosophie, de la sociologie, de l'anthropologie et de la psychologie, Philippe St-Germain soumet à l'examen un phénomène qui fascine et inquiète tout à la fois. À l'époque du post-humanisme, où la médecine procède à des greffes de manière routinière en s'affranchissant parfois des valeurs éthiques, ce livre nous invite à nous interroger sur ce que nous sommes, sur notre identité.

Néphrologue, ancien chef du service de transplantation à l'hôpital Necker, l'auteur retrace l'histoire de la transplantation et livre quelques réflexions sur les relations avec l'administration, sur celles parfois complexes entre les médecins et les médias, les médecins et les patients, sur les équipes médicales, les corporatismes qui ralentissent le développement de la greffe d'organes...