L'annonce du décès de Manuel Marulanda, son n°1 historique, est un nouveau coup dur pour la guérilla colombienne. Direction décimée, troupes affaiblies : une nouvelle période très incertaine s'ouvre pour les rebelles et pour leurs otages.

Les Français, obnubilés par Ingrid Betancourt, en oublieraient presque les 3 000 autres otages. C'est une critique injuste, estime le quotidien "El Tiempo", même s'il souligne l'indifférence des Colombiens eux-mêmes.

En libérant trois otages, la guérilla pensait infliger un camouflet au président Uribe. Mais rien ne s'est passé comme prévu. Le gouvernement a repris la main et les FARC se révèlent affaiblies, divisées et désorganisées.

Les forces révolutionnaires de Colombie contrôlent toujours d'importantes régions du pays. Les offensives militaires lancées par les gouvernements successifs n'ont jamais eu raison d'un mouvement marxiste qui s'est peu à peu dévoyé.

Pour certains hauts gradés, le succès de la lutte contre la guérilla se mesure au nombre de pertes ennemies. Voilà pourquoi des unités de l'armée tuent des paysans, puis les font passer pour des guérilleros.

Quatre ans, jour pour jour, après son enlèvement, la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt n'a toujours pas été libérée.

En mai 1985, dans le cadre de négociations tentant d'apporter une solution au conflit armé dont souffre aujourd'hui encore la Colombie, naissait l'Union patriotique.

Escadrons de la mort des AUC contre guérilleros des Farc : sur fond d'enlèvements, d'assassinats et de trafic de drogue, les Colombiens vivent un enfer que la chute des parrains du cartel de Medellin n'a pas entamé.

Après cinquante ans de conflit, le gouvernement et la guérilla ont franchi une étape décisive dans leurs négociations. Un accord de paix final devrait bientôt être signé.