En lançant une offensive conjointe dans l'est du pays, Kigali et Kinshasa ont décidé de mettre hors d'état de nuire Laurent Nkunda, le président du Congrès national pour la défense du peuple. Retour sur l'itinéraire singulier de ce rebelle incontrôlable.

Des dizaines de milliers de morts, de blessés et de réfugiés : l'est de la République démocratique du Congo est à nouveau, depuis août 2008, en proie à la guerre. Les rebelles appellent même à renverser le gouvernement de Kinshasa. Derrière le drame humanitaire, le Kivu se présente comme un condensé de la géopolitique régionale sur fond d'enjeux miniers.

Chef des rebelles de l'est du Congo, Laurent Nkunda, qui se dit chargé d'une mission divine, affirme vouloir mettre fin à la corruption, refondre l'armée et créer une économie moderne. Mais ses détracteurs le soupçonnent de vouloir mettre la main sur les innombrables richesses de la région

Pour son malheur, l'est de la RDC regorge de tous les minerais rares. Un conflit qui enrichit aussi les pays voisins

Après s'être livré deux guerres, le Congo et le Rwanda se sont alliés pour éliminer leurs rébellions respectives. Un mariage forcé sous la pression internationale. Mais, dans le Nord-Kivu, la paix est loin d'être revenue

Quand on les a enrôlés pour la guerre, certains n'avaient pas 10 ans. Ils ont été gardes, espions, gardiens des fétiches. Quelques-uns ont tué. Beaucoup sont morts. Dans l'est du Congo, Christophe Boltanski a assisté à la démobilisation de ceux qu'on appelle les Kadogos : les petites choses sans importance

L'avancée des rebelles congolais s'est interrompue dans la région extrême est de la République démocratique du Congo. Mais leur chef, Laurent Nkunda, prétend désormais sauver le Congo en y prenant le pouvoir. Un médiateur a été nommé par les Nations unies