Pour l'ex-patron du Parti socialiste, c'est sur le terrain risqué de l'impôt que se jouera la prochaine présidentielle.

Sarkozy accélère, et alors ? François Hollande ne change pas. Dans la peau de l'homme tranquille, il peaufine son projet et organise ses équipes avant de se lancer vraiment... en janvier 2012.

La primaire, c'est parti et, parmi les grands candidats, l'ex-patron du PS est sans doute le plus déterminé à tenter sa chance. Dans les dîners en ville, il fait un carton. Dans l'opinion, en revanche, il décolle lentement. Matthieu Croissandeau explique la stratégie compliquée d'un homme normal et qui entend bien le rester.

A deux mois du dépôt des candidatures, soudain, tout paraît plus simple. Le vrai match opposera l'homme de Washington à celui de la Corrèze, le champion des sondages au favori des médias. Décryptage.

Les Français le perçoivent plus comme un ami que comme un chef. Dans une présidentielle, ça n'est pas forcément un avantage. Sauf que, pour 2012, celui qui veut devenir ℗ un président normal ® est assurément l'anti-Sarkozy parfait.

A deux semaines du dépôt des candidatures, les prétendants à l'investiture socialiste cherchent la ℗sortie du tout nucléaire®... Et le moyen de s'attirer le soutien des écologistes.

Hollande était un challenger qui croyait à sa bonne étoile. Le voilà favori dans une primaire où on le somme de gagner en densité et en hauteur. Pas si facile pour un homme qui a toujours joué en contre et qui n'a jamais aimé faire la course en tête !

Elle le trouve mou et peu fable. Il la juge menteuse et méchante. Bref, ils se détestent souverainement. La maire de Lille et le député de la Corrèze ont tous les deux fait carrière à l'ombre de Mitterrand, Delors et Jospin. Si leur guerre est aujourd'hui sans dentelle, c'est parce qu'il y a entre eux plus de psychologie que de vraie politique

Si elle n'est pas au second tour de la primaire, qui choisir ? Son ex-compagnon ou sa rivale du congrès de Reims.

L'ancien Premier ministre considère que le député de Corrèze l'a piégé en 2005, lors de la bataille du traité constitutionnel européen. Pour régler ses comptes, il soutient aujourd'hui Aubry avec la ferveur d'un nouveau converti !

Faire campagne, c'est ce qu'il aime. Là où d'autres ne font que leur devoir, François Hollande ne cache pas son plaisir. Celui d'un vrai pro de la politique qui, à force d'obstination, voit désormais son rêve à portée de main.

Malheur à celui qui tapera trop fort ! Pour contourner la difficulté, le favori et sa principale rivale ont trouvé la parade. L'un s'est payé un habit de président. L'autre se paie le président !