Roselyne Bachelot s'exprime sur la crise au sein de l'AP-HP, dossier traité dans notre précédent numéro.

″Le Point″ révèle un audit interdit. Résultat : 24 milliards d'euros de dette et une situation explosive.

Les hôpitaux publics français ont progressivement intégré la nécessité d'une approche territoriale renforcée de leur offre de soins sous l'influence de leur nouveau mode de financement à l'activité, ainsi que des problématiques renouvelées de démographie des professions de santé et d'aggravation des inégalités sanitaires socioterritoriales.

Depuis trente ans, l'hôpital est en crise. Il le demeurera sans doute longtemps : devant le vieillissement de la population, le développement d'une médecine de pointe coûteuse et les limites budgétaires, le manque de moyens est structurel. En quinze ans, le système de financement a été modifié trois fois.

Grands patrons, infirmières et patients... La fronde contre la réforme Bachelot et l'application à l'hôpital public d'une logique gestionnaire ouvre un débat national. Après avoir publié la pétition des 25 professeurs de médecine à l'origine du mouvement, Le Nouvel Observateur présente toutes les pièces du dossier

Explications sur la baisse d'effectifs au sein des hôpitaux français depuis 2008 après des années de progression constante. Un recul évalué à 1 800 emplois en 2008 et 9 800 emplois en 2009 sur un total de 762 790 postes selon la Fédération hospitalière de France (FHF). Principale explication : la pression budgétaire avec l'obligation imposée par le gouvernement de réduire drastiquement les déficits.

Contre-argumentaire face à l'idée reçue selon laquelle "les économies à l'hôpital nuisent à la qualité des soins", à travers l'exemple des premiers résultats et des études menées par l'Agence nationale d'appui à la performance des établissements de santé et médico-sociaux (Anap), en France. Une petite structure qui agit auprès des hôpitaux comme un cabinet de conseil en organisation dans le but d'aider les établissements à gagner en efficacité tout en réduisant les coûts de façon non négligeable.

Un accouchement sans complications ? Un bébé en parfaite santé ? Voilà de bonnes nouvelles ! Pas pour l'hôpital : dans un système où chaque acte médical lui donne droit à une dotation précise de l'État, ses comptes voient rouge. En place depuis dix ans, la tarification à l'acte devait régler le problème du financement des hôpitaux. Mais cette logique comptable les a lancés dans une absurde course à la rentabilité. Désormais, mieux vaut dialyser un patient que lui greffer un rein.