La guerre éclair de 2003 a sonné le glas du règne brutal du raïs irakien, au pouvoir depuis 1979. Mais, avant d'être pendu, en décembre 2006, le tyran déchu a fait de son procès une ultime tribune. Et s'est, jusqu'au moment fatal, montré pugnace, hautain et pathétique...

Exécuter le dictateur avant d'avoir entamé le processus de réconciliation nationale, et avant même l'annonce d'un retrait américain, est une grave erreur, estime "Al-Hayat".

Le film de la pendaison de Saddam Hussein, le 30 décembre 2006, a été montré dans le monde entier. Si le spectacle de l'exécution du tyran n'a rien de neuf, ce qui l'est, c'est le mode de production et de diffusion.

Comment expliquer l'extraordinaire longévité politique de Saddam Hussein, reconduit au pouvoir pour sept ans avec 100% des voix ?

Le fait même que Bill Clinton croie devoir rendre public son désir de destituer Saddam Hussein montre comment une superpuissance peut se laisser piéger.

Tandis que son pays agonise sous l'effet des sanctions, le dictateur de Bagdad décourage, par ses roulements de tambour aux frontières du Koweït, ceux qui voulaient l'aider à obtenir un assouplissement de l'embargo pétrolier.

"Ici, tout est interdit. Tout le monde s'espionne et se dénonce. Je me méfie de mes amis. Et même de mes frères.", confie un habitant de Bagdad.