Ils ne seront cette année que 18 000 à accomplir leur aliyah en s'installant dans l'Etat hébreu. On est loin des vagues d'arrivées massives du début des années 1990.

Après Mohamed Merah et les meurtres de l'Hyper Cacher, de plus en plus de Juifs français sont tentés de quitter l'Hexagone pour rejoindre Israël. Explications sur un phénomène qui a aussi son revers.

Les drames récents ont accru le sentiment d'insécurité chez les juifs de France, de plus en plus nombreux à voter à droite, ou même pour le FN, et à partir en Israël. Ils font l'objet d'une enquête approfondie. "L'an prochain à Jérusalem ?" (Fondation Jean-Jaurès/L'Aube) que "L'Express" présente en exclusivité.

Juifs éthiopiens, les falachas n'ont qu'un espoir : rejoindre Israël, comme leur famille avant eux. Un rêve toujours remis au lendemain par l'État hébreu, peu enclin à faciliter l'alya de cette population pauvre.

Le 28 juillet 2004, 200 juifs français quittaient Roissy pour s'installer en Israël. Un an plus tard, alors qu'un nouveau départ collectif de 400 personnes aura lieu le 25 juillet, Alain Chouffan est allé voir ce que sont devenus les "200".

Quel pays un juif français qui émigre en Israël espère-t-il rencontrer ? Son retour, au moment de son installation, lui permet de découvrir de nouveaux compatriotes parmi lesquels, à l'inverse, le rêve du départ est prédominant. Ce chassé-croisé ne témoigne-t-il pas d'une double tension qui caractérise de manière inattendue une forme d'intégration à la société israélienne ?

Etat de guerre permanent, tensions politiques, coût de la vie... Selon un sondage, près de 30% des habitants d'Israël envisagent de quitter le pays. Mais rares sont ceux qui sautent le pas.