Il fuit le clinquant et la joue discret. Pourtant, de "Fred" à "Ma petite entreprise", ses films s'affichent haut dans les mémoires. Cet adepte d'un cinéma populaire et social récidive avec "Jamais de la vie".

Ecrasant à l'écran, invisible hors champ, le belge Olivier Gourmet donne de l'épaisseur à chacun de ses rôles. Dans "Jamais de la vie", de Pierre Jolivet, l'acteur fétiche des frères Dardenne incarne avec un naturel déconcertant un ancien ouvrier délégué syndical qui a basculé dans la précarité.

Aujourd'hui guerrier chez Pierre Jolivet, demain amoureux transi chez Claire Denis, après-demain en route pour une nouvelle aventure avec Jean-Paul Rappeneau, il tourne plus vite que son ombre.

L'histoire d'Ivan, qui se bat pour sauver sa menuiserie, commence tout feu tout flammes, dans la continuité de "Fred". Mêmes auteurs, mêmes acteurs, mais le polar est devenu une comédie.

L'injustice, les inégalité ? Le réalisateur de "Fred" les a toujours abordées sans pathos. Avec "Filles uniques", rencontre entre une juge d'instruction et une marginale fantasque, il confirme que la comédie et la critique sociale peuvent dormer un bon couple.

Si "Zim and Co" raconte sur un ton si juste une histoire de banlieue, c'est que le réalisateur de "Fred" et de "Ma petite entreprise" sait de quoi il parle.