Rencontre avec le surdoué du Québec, primé pour "Juste la fin du monde".

Dans "Juste la fin du monde", Grand Prix du jury au Festival de Cannes, le jeune réalisateur québécois signe un huis clos ravageur et survolté. Pourquoi tant de haine ? Rencontre.

A 20 ans, il agitait le 7e art avec son premier film, "J'ai tué ma mère". En 2014, "Mommy" révélait définitivement un jeune cinéaste exubérant, beau parleur, attirant les éloges comme les critiques. "Juste la fin du monde", en salles le 21 septembre 2016, grand prix à Cannes, devrait remettre les pendules à l'heure... Ou pas.

Pour sa deuxième sélection officielle au Festival de Cannes, le cinéaste québécois le plus en vogue du moment a réuni une affiche de stars françaises. Rencontre exclusive sur ses terres avec Xavier Dolan et ses proches, dans le quartier de Mile End, à Montréal.

Après douze ans de séparation, un écrivain revient dans sa famille pour annoncer qu'il est atteint du sida et va mourir. Xavier Dolan réussit une adaptation poignante de Jean-Luc Lagarce.

Depuis son interprétation de Saint Laurent pour Bertrand Bonello, Gaspard Ulliel semble abonné aux rôles de dandys décadents, de héros tragiques. En témoigne le personnage bouleversant qu'il incarne dans "Juste la fin du monde" du réalisateur Xavier Dolan.

Titres recensés : "Aquarius" de Kleber Mendonça Filho ; "Juste la fin du monde" de Xavier Dolan ; "Frantz" de François Ozon ; "Fuocoammare. Par-delà Lampedusa" de Gianfranco Rosi ; "Le pape François" de Beda Docampo Feijoo et Eduardo Giana.

Il a eu peur. Très peur. L'accueil de la critique avait été mitigé. Dimanche soir, le jury de Cannes l'a soulagé : Grand Prix pour "Juste la fin du monde", son sixième long-métrage, traversé comme les autres par ses blessures intimes. Une récompense de plus pour le réalisateur québécois qui, film après film, n'aspire qu'à une chose : être aimé.

Analyse et critique du film de Xavier Dolan, "Juste la fin du monde".

Le cinéma de Xavier Dolan est insatiable : c'est l'une des vertus de son impressionnante précocité, et de la manière dont l'auteur avale les films dans un paradoxe de détachement et de défiance un peu bravache. "Juste la fin du monde",son sixième long métrage, concentre cette voracité-débauche d'énergie, de lyrisme, de vertige-dans un dispositif minimaliste de psychodrame.

"Juste la fin du monde" de Jean-Luc Lagarce est actuellement représentée salle Richelieu : la mise en scène de Michel Raskine évite la tentation de faire de cette entrée au répertoire de la Comédie-Française une pure célébration de la langue, au moment où la publication du "Journal" éclaire la complexe élaboration de l'oeuvre.