Né en 1936 de la dissolution des Croix-de-Feu, et présidé par le colonel de La Rocque, le Parti social français, avec son million d'adhérents et ses défilés au cordeau, a vite incarné une menace fasciste. A tort ? Les chercheurs se penchent enfin sur la question.

Lorsque le Colonel de La Rocque fonda le Parti social français en juillet 1936, s'inspira-t-il du Comité Justice-Egalité, organe de défense religieuse dirigé au début du siècle par son père, le Général de La Rocque ?

S'appuyant sur de nouveaux documents minutieusement disséqués, Jean-Paul Thomas propose ici une nouvelle estimation du nombre des adhérents du Parti social français dirigé par le colonel de La Rocque (près d'1,2 million). Là n'est cependant pas l'essentiel. Interrogeant les facteurs et les sens possibles de l'adhésion, traçant le legs PSF dans le RPF, l'auteur propose le portrait d'un parti dont la capacité de mobilisation était sans précédent et reste, jusqu'à ce jour, inégalée.

Peut-on parler avant-guerre d'un fascisme français ? Ce débat, déjà ancien, a récemment été réactivé par un ouvrage collectif dirigé par Michel Dobry, ainsi que par la traduction du livre, plus ancien, de Robert Soucy.

Dans un article publié par notre revue, Michel Winock revenait sur un débat déjà ancien, en contestant la thèse selon laquelle un fascisme français, incarné par le colonel de la Rocque, aurait existé.

François de La Rocque a longtemps été considéré comme le symbole d'un fascisme à la française. Une idée reçue que le livre remarquable de Jacques Nobécourt vient réduire à néant.

Antiparlementaire, François de La Rocque se voulait républicain. Les « Carnets de captivité » du chef des Croix-de-Feu alimentent le débat sur son parcours politique.

La publication des Mémoires du colonel de La Rocque et un colloque à Sciences Po sur le PSF relancent la question.