Vingt ans, dix saisons, cent épisodes: loin d'ériger cet exploit en monument, Larry David, auteur, acteur et personnage de "Curb Your Enthusiasm", poursuit son travail de sape de toute certitude identitaire. Les prémices étaient trop bien campées : enrichi par les grasses années de la sitcom "Seinfeld" (1989-1998), son coauteur, comique de Brooklyn qui vivotait auparavant à « Saturday Night Live », décide en 1999 de transformer un making of sur son retour raté au stand-up en décrochage métanarratif inédit.

Au cours de ces derniers mois, les toutes récentes saisons (troisième et dixième respectivement) de "Mme Maisel, femme fabuleuse", d'Amy Sherman-Palladino, et de "Curb Your Enthousiasm" (littéralement, "modère ton enthousiasme", titre qui s'est imposé face à la version française "Larry et son nombril") de et avec Larry David, se sont pratiquement enchaînées. C'est en soi presque drôle, tant le personnage principal de la première fait tout sauf modérer son enthousiasme, mais le dialogue que les deux séries entretiennent va bien plus loin.

C'est fini : le 7 avril dernier était diffusé le dernier épisode de "Curb Your Enthusiasm" ("Larry et son nombril", en français), après 24 ans et douze saisons de petites choses du quotidien transformées en rires gênés. Si la série de Larry David a toujours eu du mal à trouver son public en France, elle est sans doute la "série comique préférée de ton comique préféré". Florence Foresti, Thomas VDB, Nora Hamzawi, Hafid F. Benamar et Noé Debré nous expliquent pourquoi.