Avec "Le Jeune Ahmed", Jean-Pierre et Luc Dardenne reviennent, pour ainsi dire, aux fondamentaux de leur cinéma depuis "La Promesse" (1996) : suivre le parcours d'un adolescent qui « grandit » face aux circonstances qui l'entourent. Mais attention, qu'il n'y ait pas de malentendu : si vous avez entendu ou lu que les frères s'intéressent ici à la radicalisation d'un jeune musulman, vous avez été mal informé. Avant le début du film, Ahmed est déjà radicalisé. Il a douze ans, c'est « l'enfant au coran ». La question posée est donc : la "déradicalisation" est-elle possible ? Ce qui change tout !

Affrontant sans faux-semblants la radicalisation, les frères Dardenne filment avec amour un enfant à la dérive et avec intransigeance les adultes qui l’entourent, pour poser une question morale : comment sort-on du désir de tuer ?

"Le Jeune Ahmed" de Luc Jean-Pierre Dardenne, plonge un personnage de jeune islamiste dans un scénario imprégné d'imaginaire chrétien. Les deux frères nous expliquent ce que produit, à leur sens, cette confrontation abrupte.

Avec "Le Jeune Ahmed", les frères Dardenne s'attaquent à un sujet brûlant : la radicalisation islamiste. Rencontre avec deux cinéastes qui interrogent la possibilité du pardon.

Tout au long de leur carrière, les frères Dardenne ont réussi un exploit qui définit, en grand partie, leur art. Ils ont traité souvent de thèmes sociaux, voire politiques, en tout cas presque idéologiques, tout en évitant constamment le piège du film à thème. "Rosetta" est un film sur Rosetta, bien davantage qu’une oeuvre à thèse sur la précarité sociale.

Ahmed est ce que l'on a coutume d'appeler un adolescent révolté. Tombé sous l'emprise d'un imam qui tient une épicerie de quartier, il en est arrivé à nourrir une conception extrême de la pratique religieuse qui ne s'avère compatible ni avec sa vie de famille ni avec sa pratique scolaire. Et alors même que son mentor l'exorte d'éviter de passer des paroles aux actes sous prétexte qu'il vénère son cousin terroriste comme un martyr du djihad, il ne semble plus réceptif à aucune parole extérieure et se laisse entraîner dans une spirale infernale...

Habitués du festival, les cinéastes belges reviennent sur la Croisette avec "Le Jeune Ahmed", portrait d'un ado radicalisé. L'occasion de rencontrer ce duo à la voix unique et à la parole singulière.