Au XIXe siècle, de nouvelles imageries apparaissent, pour modifier le face-à-face traditionnel de la littérature avec la peinture : la photographie, l'image d'Epinal, la statue de rue, la lithographie, le bibelot kitsch figuratif, l'affiche de réclame, l'estampe japonaise envahissent le réel et, simultanément, les lieux et milieux de la fiction. Un nouvel imaginaire se met en place.

Fanny Dechanet-Platz est professeure à Grenoble et agrégée de lettres mais elle est aussi l'auteure de L'Écrivain, le sommeil et les rêves, un livre qui fait le lien entre le sommeil dans la littérature et les disciplines cliniques du sommeil et entre le sommeil et l'art de la création littéraire.

Patrick Née, professeur à l'Université de Poitiers, est l'auteur de nombreux livres, notamment sur Breton, Char, Jaccottet, Lorand Gaspar, Jarry et Lely, et tout particulièrement sur Yves Bonnefoy, dont l'oeuvre a été décisive pour la considération de l'Ailleurs dans l'approche de la littérature depuis le romantisme.

Histoire de la galanterie qui s'est développée en France au XVIIe siècle, et qui est en régression continue depuis la Première Guerre mondiale. Ce mouvement s'est accéléré à la fin du XXe siècle sous une double pression : les progrès du féminisme d'une part, l'affirmation des homosexualités d'autre part. Or, le thème galant n'a pas entièrement disparu et continue de hanter la mixité moderne.

Le XIXe siècle n'est pas seulement une période comme les autres. Arrière-monde du XXe, il en annonçait aussi l'étrange futur consolateur, avec le socialisme, l'occultisme et diverses formes de religions du progrès. Dissemblables sinon opposés en apparence, ces mouvements et d'autres apparentés (féminisme, antisémitisme) obéissaient à un code commun que l'auteur entreprend de déchiffrer.

"Tout ça ne serait pas arrivé si j'avais réussi à empailler le toréador", s'exclame un personnage de Cami pour conclure un récit dans lequel il n'est pas question de toréador. Pourquoi dit-il cela? Pourquoi un toréador? et pourquoi empaillé? Propose une théorie, une typologie et une anthologie du style incongru en littérature (domaines français des XIXe et XXe siècles).

Des peintres du XIXe siècle tenteront de faire sortir cet enfant "inconnu" de l'image éducative. Certains chercheront, comme Van Gogh, l'infini dans l'enfance, ou, comme Gauguin, cette humanité qui offre à l'homme l'image de lui-même. L'auteur distingue ici avec subtilité toute une gamme d'options inaugurées par cette quête inédite de l'enfance, rejoignant aussi la littérature naturaliste.

Le voyage intérieur s'accommode d'une grande variété de supports : notes de journaux, lettres, aphorismes, narrations longues, poésie et didactique. Ce livre explore l'esprit humain pour distinguer sa géographie complexe, comme on explore le monde à la recherche de nouveaux continents. L'aventure y est collective : y participent des géographes, des philosophes, des écrivains, des artistes.

Colette Juilliard est docteur ès Lettres et Art de City University of New York. Son travail sur L'Imaginaire de la femme enfermée: le regard des peintres et des écrivains du XIXe siècle français sur la femme orientale a obtenu en 1994 le Prix de l'Ambassade de France pour la meilleure thèse soutenue cette année-là.

Examen des diverses formes que prend la revenance au XIXe siècle à travers les débats scientifiques, théologiques et philosophiques auxquels elle a donné lieu. Constatant que les spectres et morts-vivants n'ont jamais autant fasciné les vivants qu'à cette période, l'étude s'attache à éclairer les conditions historiques qui ont favorisé l'émergence de ce motif, en particulier dans la littérature.

Epoque des grandes ruptures de l'histoire, du savoir, du sens, du religieux, le XIXe siècle n'a cessé de chercher des compensations et de faire ressurgir, parfois malgré lui, ce qu'il croyait avoir enterré. Ainsi la magie, condamnée par la raison scientifique, réapparaît-elle dans le champ de la littérature.

Quel rôle le carrosse a-t-il joué dans la naissance de la littérature européenne moderne ? La question peut paraître surprenante, mais dans la plupart des chefs-d'oeuvre littéraires de l'époque moderne circulent sans arrêt des berlines, turgolines, calèches, fiacres voire « mylords », « désobligeantes » et autres « diables ». Tous ces carrosses offrent des refuges à des conversations publiques ou à des méditations solitaires, à des regards qui se croisent et à des jambes qui s'effleurent, et aussi à des rencontres fortuites, des attaques de brigands, des fuites de monastère, à des étalements de luxe et à une perception mobile de la nature. Mais au sein de cette extraordinaire variété d'usages, apparaît un principe commun : en effet, lorsqu'il est question des voitures à chevaux surgissent sans cesse des termes qui renvoient à l'inattendu, l'accidentel, l'imprévu. Le rôle majeur du carrosse en littérature est alors de donner une image du hasard, et sa fonction profonde d'intégrer et d'attribuer du sens aux aléas de la vie. De Furetière et son Roman bourgeois jusqu'à Proust et Musil en passant, entre autres, par Marivaux, Sterne, Goethe, Nerval, Balzac, Gogol, Flaubert et Tolstoï, cette histoire carrossière parcourt l'Europe au fil de l'exploration littéraire de la place incertaine de l'homme dans un monde empli de doutes mais aussi riche de promesses. Carsten Meiner, après des études de littérature comparée à l'Université de Copenhague, a obtenu son doctorat en philosophie de l'Université de Paris VIII. Chercheur à l'Université de Copenhague, spécialiste de littérature européenne, il est directeur du réseau de recherche danois Classicisme et Lumières. Il a publié notamment Les mutations de la clarté. Induction, exemples et schématismes dans l'oeuvre de Marivaux (Honoré de Champion, Paris, 2007).