Le réalisateur plonge avec son dernier film au coeur du système de l'immigration jetable et s'indigne de la déshumanisation de nos sociétés.

Primé à Cannes pour la quatrième fois grâce à sa comédie « La Part des anges », le réalisateur de nationalité britannique revient sur ses goûts et ses influences cinématographiques. Avec la franchise et le naturel qui le caractérisent.

Après une bonne douzaine de sélections cannoises, l'infatigable Ken Loach a décroché la Palme d'or avec son film sur la naissance de l'IRA, "Le vent se lève".

Après la Palme cannoise pour Le vent se lève, suivi d'un film très noir sur les méfaits du libéralisme à l'heure de la mondialisation, Ken Loach et son scénariste Paul Laverty s'offrent une récréation centrée sur la figure du footballeur Eric Cantona. Comédie sociale plus douce qu'amère dans la veine de Raining Stones ou My Name Is Joe, Looking for Eric introduit en outre une dimension fantasmagorique inhabituelle chez Loach. L'occasion était belle de poursuivre notre dialogue avec un cinéaste dont le succès n'a altéré ni la rigueur, ni l'enthousiasme, ni la modestie

Après l'expérience américaine de "Bread and Roses", Ken Loach revient à un sujet qu'il affectionne particulièrement, et à un environnement qu'il sait dépeindre comme nul autre.

Palme d'or 2006 pour "Le Vent se lève", le réalisateur anglais nous explique ce qui le motive, inlassablement, depuis quarante ans, à filmer la société.

A moins de trois mois des législatives outre-Manche, le cinéaste militant dénonce la droitisation du Parti travailliste et espère la mobilisation de l'extrême gauche en Grande-Bretagne.

Ils se murmure que murmure que "Jimmy's Hall" pourrait être le dernier film réalisé par Ken Loach, ou du moins le dernier film lourd (en termes de production), le cinéaste ne s'interdisant pas de signer quelques documentaires, à l'instar de son récent "Esprit de 45". C'est vrai que nous sommes habitués à la présence de cet éternel révolté, devenu sans qu'il l'ait cherché le cinéaste phare du cinéma anglais. Si l'annonce de cette retraite était avérée, ses films nous manqueraient.