Pierre Senges est l'auteur d'étranges et ironiques romans aux éditions Verticales: Veuves au maquillage (2000), Ruines-de-Rome (2002), prix du Deuxième Roman), Petits Essais fragiles d'aplomb (2003), Géométrie de la poussière (en collaboration avec Killofer) et La réfutation majeure (2004).

Les calculs rénaux de Montaigne, le sida d'Hervé Guibert, la tuberculose de Thomas Bernhard, le cancer de Fritz Zorn, la dépression de William Styron... La maladie, la souffrance ont engendré nombre de textes littéraires. Parmi les livres qui évoquent la maladie, les écrits autobiographiques se caractérisent par leur projet d'expression de l'intimité. Stéphane Grisi propose de rassembler sous le néologisme d'autopathographie ces témoignages où l'auteur aborde, en son nom, sa maladie. L'originalité de ces textes provient aussi de la modalité singulière de lecture et de communication entre auteur et lecteur qu'ils suscitent. Ainsi, qu'il soit malade ou indemne, qu'il soit profane en matière de médecine ou engagé quotidiennement dans les soins aux patients, le lecteur d'autopathographies sera confronté à la puissance émotionnelle qui est propre à ces écrits.

Etude consacrée au médecin des dames dans la littérature française de la fin du XIXe siècle et du début du XXe. Ce personnage, dont se sont emparés de grands écrivains tels Maupassant, Zola ou Léon Daudet, y est défini ce personnage comme un médecin mondain, spécialisé dans une clientèle de femmes issues d'un milieu privilégié, et remplissant une fonction sociale au-delà de la médecine.

Essai d'un jeune romancier, qui cherche à cerner les causes et la signification de la place de l'alcool dans les oeuvres littéraires depuis le milieu du XIXe siècle. Tout public. (Livres hebdo : livres du mois, 7-8, 2001)

«On a souvent envisagé la folie d’un point de vue éthique, lui attribuant une valeur tantôt positive, tantôt négative. Ces considérations reflètent les idées prédominantes d’une civilisation. Pendant tout le Moyen Âge, et même encore actuellement dans les pays musulmans, le «simple», le dément, était vénéré, respecté et craint; on le croyait en rapport avec des puissances spirituelles supérieures. Par ailleurs, les avatars de l’hystérie, devenus un lieu commun en pathologie mentale, montrent, à travers l’histoire, l’hystérique passant du bûcher à la Salpêtrière et de la Salpêtrière au divan du psychanalyste. Il faudrait connaître ainsi les réactions des différentes séries humaines envers la folie, mais les documents manquent; on ne peut guère étudier que celles de nos contemporains.

Depuis les premiers ravages du virus du sida, à l'aube des années 80 en France, toute une génération d'écrivains n'a pas hésité à témoigner et à raconter l'avancée sournoise et tragique de la maladie s'inscrivant peu à peu dans leur corps jusqu'à l'issue fatale. Est analysée ici l'incidence de la maladie sur leur pensée à travers les grands thèmes présents dans leurs oeuvres littéraires.

Propose une lecture dans un "texte total" de l'oeuvre de deux écrivains épileptiques, tout en posant la question : "La psychanalyse appliquée introduit-elle à une lecture plus profonde de leur inspiration créatrice et à une approche du déterminisme de leurs troubles critiques différente de la position neurologique?"

La question des rapports qui lient la raison et le récit fantastique au XIXème siècle, examinée ici à travers plus de cent cinquante contes et nouvelles : on peut y entendre l'écho amplifié des bouleversements scientifiques de l'époque. On peut y lire aussi une mise en scène des manifestations de la déraison chez le personnage, suscitée par la nouveauté du fait psychiatrique à ses débuts. On peut y voir encore une théâtralisation des concepts qui deviendront ceux de la psychanalyse, une mise en scène des phénomènes inconscients.