Alain Minc consacre une biographie à Mirabeau. L'homme qui aurait pu mettre fin à l'allergie française au « réformisme » ?

Pour Historia, l'auteur d'une nouvelle biographie de cette figure de la Révolution a sélectionné trois moments clés, où l'on voit le théoricien se faire activiste, puis se rapprocher de la Cour. Jusqu'à la trahison ?

Ortega y Gasset place Mirabeau aux origines mêmes du libéralisme européen. La route tracée par le tribun lui apparaît, à l'évidence, comme la voie juste - si juste que l'Europe « n'a pu suivre pendant tout un siècle d'autre politique que celle qu'il avait génialement anticipée ». A ses yeux, l'orateur révolutionnaire « crée non seulement les principes, mais aussi les gestes, la terminologie, le style et l'émotion du libéralisme démocratique ». Il ne fixe pas seulement des principes, il élabore un « art oratoire romantique » adapté aux nouvelles formes de la vie politique et sociale.

Face à la vertu incarnée par Robespierre, Mirabeau et Danton se sont efforcés de démontrer qu'excès et débauche ne freinaient pas l'élan révolutionnaire. Bien au contraire.