Instigateur des massacres de musulmans de 2002, le ministre en chef du Gujarat, Narendra Modi, se présente à sa propre succession. Sa politique ultranationaliste va-t-elle faire recette ?

Reconduit à la tête de l'Etat avec une confortable majorité, Narendra Modi ne cache plus ses ambitions nationales. Mais le responsable des pogroms de 2002 est loin de faire l'unanimité, y compris dans son camp.

A quelques mois des législatives, le ministre en chef du Gujarat a le vent en poupe malgré un passé sulfureux. Figure charismatique, il bénéficie du soutien des milieux économiques

A l'instar du célèbre Romain, le nationaliste hindou est un chef charismatique qui s'est peu à peu arrogé les pleins pouvoirs. Il est en passe de devenir dictateur par les urnes.

Ce populiste autoritaire deviendra Premier ministre si le BJP, principal parti d'opposition, remporte les législatives de 2014. Au printemps dernier, ce personnage controversé avait déjà largement divisé le parti nationaliste.

Son nom reste attaché à la sanglante répression contre les musulmans du Gujarat, en 2002. Pourtant, fort de la réussite économique de son Etat, Narendra Modi paraît bien placé pour devenir Premier ministre.

Les récentes élections législatives indiennes ont vu une large victoire du BIP, le parti nationaliste hindou de Narendra Modi, et un recul historique du Parti du congrès. Cela risque de mener à une ethnicisation de la démocratie indienne, voire à une forme de démocratie autoritaire, Modi ayant une grande influence dans les milieux des affaires et des médias.

Dès que l'on parle des élections en Inde, les superlatifs sont de mise. C'est le plus grand scrutin du monde : huit cent quatorze millions d'électeurs désignent leurs députés, qui siégeront pendant cinq ans à la Chambre du peuple (Lok Sabha). Le vote s'étale sur cinq semaines, jusqu'au 12 mai 2014. En 2009, 59,7% des inscrits s'étaient déplacés, donnant la victoire au Parti du Congrès de Mme Sonia Gandhi et la deuxième place au Bharatiya Janata Party (BJP). Cette fois, le rapport de forces semble s'inverser. Le BJP, représenté par M.

Le très autoritaire, très nationaliste et très charismatique leader du Bharatiya Janata Party (BJP) dirige le prospère Etat du Gujarat. Et il vise plus haut après les législatives du mois de mai 2014.

Personne, sans doute. Face à un parti du Congrès à bout de souffle, les nationalistes hindous du BJP, qui ont choisi cette couleur pour emblème, ont toutes les chances de remporter les législatives. Le futur Premier ministre devrait donc se nommer Narendra Modi. Verdict le 16 mai 2014.

Nationaliste hindou intransigeant, le nouveau Premier ministre devrait donner du fil à retordre à la Chine et au Pakistan, ses grands rivaux régionaux. Avec l'aide des Etats-Unis ? Pas si sûr.

Leader du Bharatiya Janata Party (BJP), nationaliste ultrareligieux, contesté par Salman Rushdie et Anish Kapoor, Narendra Modi est pourtant favori pour devenir le prochain Premier ministre de l'Inde.