Une banque néerlandaise a tenté de quantifier les effets d'un démantèlement de l'Union économique et monétaire. Ses conclusions sont alarmantes.

Le 1er janvier prochain, quelque 300 milions d'Européens basculeront dans l'euro.

Des économistes et des politiques en appellent à la sortie de l'euro, qui serait responsable de la crise actuelle. Si l'euro demeure une monnaie incomplète, une sortie de l'union monétaire, quel que soit le scénario envisagé, aurait des conséquences économiques catastrophiques. In fine, c'est au politique qu'il faut en appeler, à la veille des élections européennes, pour relancer l'intégration budgétaire et faire ainsi de l'euro une véritable monnaie unique.

C'est en monnaie souveraine que l'euro débarque en Europe, continent en quête de cohésion politique et économique.

La prochaine entrée en vigueur de l'euro fait peur. Pourtant, le projet d'une monnaie unique est ancien. Depuis bientôt trente ans, les gouvernements français n'ont cessé de militer pour l'Union monétaire. Son premier partisan : le très gaulliste Georges Pompidou.

La première monnaie européenne va voir le jour. Une révolution ? Pas vraiment, puisque Auguste, déjà, avait imposé à l'Empire romain l'usage du denier d'argent.

En pleine crise économique, la CEE se dote d'une monnaie de compte, l'ECU, et d'un système monétaire commun. Une victoire pour l'Allemagne d'Helmut Schmidt.

Crainte du changement, sentiment de perte, calculs compliqués, échelle de valeurs bouleversée... Le passage à la monnaie unique aura d'indéniables retombées affectives et identitaires.

D'une manière ou d'une autre, les douze pays européens ont réussi à faire figurer sur la monnaie unique des éléments propres à leur culture.

Historiquement, le contrôle gouvernemental de la monnaie n'a pas eu les résultats escomptés sur le pilotage de l'économie.