En s'appuyant sur de nombreux textes philosophiques et littéraires, ce manuel tente de donner une image précise et approfondie des mouvements culturels nés de ce courant initié à la mort de Louis XIV.

Daniela Gallingani est professeur de littérature française à l'Université de Bologne.

4ème de couv. : Pris entre les deux blocs classique et romantique, le XVIIIe siècle a longtemps semblé, en littérature, n'avoir qu'une importance idéologique et ne jouer qu'un rôle de transition. On redécouvre aujourd'hui que ce qui fut «le grand siècle» aux yeux de Michelet a été une des périodes les plus fécondes en inventions de toutes sortes, tant artistiques que techniques ou épistémologiques. Les «Lumières» qui d'ordinaire le définissent ont cette vertu de le donner à voir incessamment en positif et en négatif. La question se pose alors, ardente, non seulement de la qualité d'une œuvre mais de son éclat, de sa valeur éclairante, ainsi que, pour les meilleurs esprits, de la part d'ombre qu'elle recèle ou suppose, ce que Valéry désigne comme sa «morne moitié». Parce que le XIXe siècle a délibérément esquivé ou recouvert les questions qu'avait posées le XVIIIe, parce que ceux qui les avaient alors formulées étaient, pour la plupart, de vrais et grands artistes, parce que notre époque sait qu'elle ne peut trouver que dans l'intelligence de la question celle de la réponse, un livre de plus sur le siècle des Lumières n'est pas inutile. Celui-ci, en tout cas, a été conçu et façonné à partir d'un tel pari.

Première réédition de cet ouvrage de 1837 dans lequel la duchesse d'Abrantès évoque, à partir des témoignages de gens qu'elle a connus, Madame Geoffrin et le salon littéraire qu'elle a tenu au milieu du 18e siècle, salon qui était le rendez-vous des encyclopédistes et qui fut un des hauts lieux du siècle des Lumières. On y trouvera, dans une langue vive et agréable, des anecdotes et des portraits concernant d'Alembert, Helvétius, Madame du Deffand, Mademoiselle de Lespinasse, Marmontel, Grimm, Diderot, etc.

Extr. de la préf. ; "Entreprendre une enquête sur l'idée d'énergie dans la littérature et la pensée françaises de 1770 à 1820, c'est se heurter d'emblée à un double problème. Existe-t-il une idée d'énergie, couvrant les diverses valeurs prises par le terme ? Si le statut scientifique de l'énergie peut être déféni a posteriori, qu'en est-il dans les domaines philosophique, moral ou littéraire ? Qu'y a-t-il de commun entre ces développements sur l'énergie de la langue, de la matière et de l'âme ?"