Il y a deux manières de composer un coffret de film : soit en cherchant à trouver une cohérence entre les oeuvres présentées, soit en les choisisant au contraire représentative de différentes facettes d'une filmographie. Pour un cinéaste comme Naruse, auteur de plus de 80 longs métrages, la distinction est d'importance, tant le choix est vaste.

Sommaire. 70e festival de Cannes. Les films nous regardent-ils encore ? Un été avec Mikio Naruse. Titres recensés : "Une vie violente" de Thierry de Peretti. "Ava" de Léa Mysius. "Les filles d'Avril" de Michel Franco.

Reprise en version restaurée de deux fleurons de l'art mélodramatique, réalisés par deux géants du cinéma japonais classique. Une plongée sublime et vertigineuse dans les profondeurs cruelles de l'âme humaine.

Metteur en scène majeur, Mikio Naruse (1905-1969) n'a été reconnu en Europe qu'après Yasujiro Ozu (1903-1963), et forme désormais avec lui et Kenji Mizoguchi (1898-1956) un trio imposant du cinéma classique japonais. Avec "Au gré du courant" et "Nuages épars" l'occasion est donnée de (re)découvrir le talent de Naruse.

Seul film parmi les quatre-vingts tournés par Naruse à avoir été diffusé en France peu de temps après sa sortie au Japon, en 1952, "La Mère" a constitué l'unique voie d'accès des cinéphiles français à l'univers de son auteur - avant que moult rétrospectives, à la fin des années 1970, ne viennent l'installer au panthéon des metteurs en scène nippons.

Datés de la décennie la plus faste de Mikio Naruse (le premier des deux films sort en 1954, juste avant "Nuages flottants", et l'autre en 1960), "Derniers chrysanthèmes" et "A l'approche de l'automne", distribués côte à côte en novembre 2021 par Les Acacias, forment un judicieux appariement.