Les historiens du XXIe siècle pourront s'étonner que l'un des ouvrages les plus publiés dans l'Allemagne nazie - un demi-million d'exemplaires entre 1930 et 1936 - consacre une dizaine de pages à accuser les Etrusques d'obscénité, de scatologie et de meurtre. Les Etrusques n'occupent pas le premier plan dans les études savantes allemandes d'alors sur l'Antiquité : ils étaient mentionnés en passant dans la liste des peuples de l'Antiquité, tandis qu'étaient privilégiés les Spartiates, les guerres de conquête romaines ou la fin de l'Empire romain. A.

Le présent article retrace l'histoire de la politique de « formation » ou « éducation idéologique » (weltanchauliche Schulung ou weltanschauliche Erziehung) mise en oeuvre entre 1933 et 1945 par la SS (Schutzstaffel), organisation qui se voulait l'élite du nazisme.

A travers son film "Les Damnés", Luchino Visconti explore les relations tumultueuses au sein famille allemande d'industriels ivre d'ambition et de perversion, frappée de folie sur fond de montée du nazisme, en 1933. Sommaire. Luchino Visconti sur "Les Damnés". "Les Damnés" : généalogie d'un film. La famille comme creuset du mal. Le témoignage d'Enrico Madioli et Nicola Badalucco, les deux co-scénaristes du film. Helmut Berger, portrait : entretien avec Helmut Berger et Andreas Horvath. Déclin et progrès dans l'oeuvre tardive de Luchino Visconti. Entretien avec Jean-Pierre Azéma, historien.

Les oeuvres du dessinateur Andreas Paul Weber (1893-1980) sont largement considérées comme des icônes de l'antifascisme. Pourtant, des travaux universitaires ont mis en doute la résistance de l'artiste à l'époque nazie, menée au nom d'un nationalisme exacerbé et barbare, puis relayée par une participation au système de propagande national-socialiste.

Les rapports entre le colonialisme européen et le national-socialisme sont devenus l'enjeu d'une controverse à l'échelle internationale.

L'universitaire américain continue de formuler des hypothèses très neuves sur l'histoire du nazisme. Dans son dernier livre, il cherche notamment à comprendre pourquoi, d'un pays occupé à l'autre, les populations locales ont si diversement réagi face à la traque des Juifs. Selon Timothy Snyder, la bête peut aujourd'hui ressurgir.

Défenseurs et protecteurs de la nature, les nazis, vraiment ? Dans cet article, Johann Chapoutot montre qu'il s'agit davantage pour eux d'en user comme d'une métaphore. Dans le syntagme ″Blut and Boden″, c'est bien le sang, et donc la race, qui priment sur un sol dès lors instrumentalisé, exploité et défiguré. Spoliation et exploitation, prédation et déprédation de la nature triomphent ainsi, bien loin de toute culture d'un environnement à préserver.

Encore une biographie de Hitler ? Oui, mais fort documentée. L'historien et journaliste allemand Volker Ullrich cherche à éclairer les ressorts personnels du FŁuhrer : un trou noir que l'auteur ne souhaite pas combler par la seule hypothèse de la démence.

Conjuguant regard de biais et concision ciselée, l'écrivain renouvelle la forme du récit historique. Après la conquête de l'Ouest, le Congo belge ou la Révolution, il décrit le marigot de complaisances et de lâchetés qui laissa advenir le IIIe Reich.

En 1922, le neurobiologiste allemand Julius Hallervorden donna, avec son collègue Hugo Spatz, son nom à une maladie neurodégénérative du cerveau. En 1996, une campagne demanda que son nom soit effacé en raison de son travail sous le nazisme. Hallervorden n'avait pas participé directement à l'opération T4 d'assassinat des malades mentaux, mais il avait récupéré deux mille cerveaux de victimes pour ses recherches. Cet article décrit comment ces faits sont venus fort tardivement à la connaissance du milieu médical international.

Au gré de leurs circulations dans l'Europe brune et noire, les intellectuels français produisent des récits variés où la rencontre de l'altérité politique interroge. Incarnant les nouveaux régimes, la figure du dictateur s'impose dans les narrations des voyageurs au point d'en devenir un incontournable.

Organisée en 1939 par les nazis pour monnayer cent vingt-cinq oeuvres d'art "dégénéré", la vente de Lucerne fait l'objet d'une exposition à Liège, où sont conservées les toiles alors acquises par la ville belge.