L'auteur du roman mélancolique, « Une année qui commence bien », quitte les voies de l'amour pour celles de la mémoire. Galerie de souvenirs composée par un esthète.

Avec "La Véritable histoire du football et autres révélations", Dominique Noguez remporte un match où l'humour le dispute à l'intelligence. Quinze textes où il est rarement question de football, mais qui frappent juste.

L'un publie son journal intime, l'autre un recueil d'aphorismes. Ils sont complices dans la vie, proches dans les goûts et se flattent d'être "incorrects".

Après Duras, Marguerite, publié en 2001 aux éditions Flammarion, Dominique Noguez revient à la fois sur ses souvenirs personnels de Duras - il l'a fréquentée assez assidûment dans les années 1970, au moment des entretiens qu'il a faits avec elle sur son cinéma - et sa grande connaissance de l'oeuvre, pour les mettre au service d'un essai informé et sensible, personnel et délié

Depuis sans doute que la littérature existe, de fins esprits l'ont contournée, controuvée, l'ont détournée de son sens premier (raconter noir sur blanc quelque chose en espérant que ça passionnera ″maint et mainte″), on n'ose dire de ses fonctions car elle n'en a pas, étant par essence de l'ordre du superflu.

Opposé fermement et avec une politesse exquise aux tristes ressassements des fins de l'histoire, des idéologies, de l'art, Dominique Noguez propose dans ce roman un contrepoison : les farces...

Dominique Noguez relate sa folle et vaine passion pour un jeune homme dans un livre d'une vérité cruelle.

Autrefois, les étudiants qui déambulaient dans le Quartier latin s'exprimaient dans la langue de Cicéron. Que reste-t-il de cette ancienne culture européenne ? Heureusement, certains écrivains continuent d'accomplir un travail d'archéologue pour permettre aux piétons et aux lecteurs de comprendre les racines du monde contemporain, que ce soit au plan géographique ou au plan littéraire.

L'aphorisme est un art difficile, qui exige de son auteur et de son lecteur un peu de concentration. Le trait doit jaillir, comme un éclair qui soudain, la nuit, va éclairer le monde. Du moins une de ses facettes. Car la pensée fragmentaire répugne aux systèmes, aux conceptions globales et ordonnées : elle leur préfère la vision d'un monde en éclats. Chez Dominique Noguez, auteur de tant de travaux sur l'humour, on n'est pas surpris que cet éclat soit aussi un éclat de rire, même s'il est souvent teinté d'amertume.

Au moment où il se prépare à quitter son appartement de Saint-Germain-des-Prés, le dandy discret en a profité pour faire le bilan d'une oeuvre inclassable et érudite. Entre cinéma expérimental, littératures variées, curiosités picturales de maîtres et verres de porto.