Une urgence peut en cacher une autre. Derrière le choc de compétitivité qu'il appelle de ses voeux - comme bon nombre d'autres chefs d'entreprises -, Jean Peyrelevade pointe une autre exigence tout aussi cruciale à ses yeux bien que beaucoup moins souvent mise en avant, celle d'établir une trajectoire de productivité pour l'économie française. En cause, le décrochage de cette dernière du fait de l'affaiblissement de la croissance économique consécutive à nos pertes de parts de marché.

Il accroît les inégalités, accélère les délocalisations, saccage la planète... Le capitalisme financier est incapable de prendre en compte l'intérêt général, accuse Jean Peyrelevade. L'ancien patron du Crédit Lyonnais livre son dernier ouvrage des pistes pour réformer un système hors contrôle.

Le banquier publie le Journal qu'il a tenu lorsque l'Etat l'a nommé à la tête du Crédit lyonnais en quasi-faillite. Il dénonce le système qui a mené l'établissement au bord du gouffre. Et alerte : rien n'a changé. De Dexia à Areva, d'EDF à la SNCF, l'Etat actionnaire reproduit les mêmes erreurs.

Il avait promis un essai au vitriol, et il n'a pas menti. L'ancien président du Crédit lyonnais, entré au MoDem, publie chez Plon un essai au titre explicite : Sarkozy : l'erreur historique.

Pour l'économiste qui publie un vigoureux essai, notre pays continue à vivre dans sa bulle économique. Comment doit-il affronter la crise et relever le défi du redressement ?

Le gouvernement n'aura d'autre choix que de remettre en question le bouclier fiscal. Mais il faut réformer l'ensemble du système fiscal pour plus d'équité et de compétitivité...

Nécessité de revoir en profondeur en 2012 le modèle économique français afin d'échapper aux difficultés des marchés financiers, d'après Jean Peyrelevade, pdg de la filiale française de la banque italienne Leonardo. Cet ancien directeur adjoint du cabinet du Premier ministre socialiste Pierre Mauroy en 1982, était à l'origine du plan de rigueur de 1983. Aujourd'hui, alors que la situation de la France est proche de celle de l'époque, il préconise un plan encore plus rude : modération salariale, gains de compétitivité, tour de vis budgétaire.