Pourquoi Picasso, mort depuis plus de quarante ans, fascine-t-il toujours autant les artistes? Le Grand Palais consacre une grande exposition pour expliquer cette folie Picasso qui, de Jasper Johns à Maurizio Cattelan, continue d'agiter les créateurs. Passionnant.

Ils avaient vingt ans d'écart, des tempéraments opposés, et pourtant... Ces deux monstres de la modernité cultivèrent une amitié et une admiration réciproque, encore perceptibles dans leurs oeuvres. La preuve dans une exposition en miroir au musée Picasso.

A l'initiative du Musée national Picasso-Paris, une soixantaine d'institutions de neuf pays se sont fédérées pour créer cette manifestation géante, qui compte plus de quarante expositions "méditerranéennes", de Malte à Avignon et de Venise à Marseille, échelonnées de 2017 à 2020. En voici quelques-unes qui ont lieu l'été 2018.

Le musée d'Orsay consacre une vaste exposition aux périodes bleue et rose de Picasso. Des oeuvres connues de tous, massivement reproduites mais dont beaucoup n'ont jamais été exposées en France. Pleins feux sur le "premier" Picasso !

En 2010, la police saisissait 271 dessins et croquis inédits de l'artiste chez Pierre Le Guennec, son ancien électricien. Cadeau ou recel de vol ? Le procès de l'artisan et de sa femme s'ouvre à Grasse le 10 février 2015. Retour sur une histoire hautement rocambolesque.

La justice s'intéresse à l'itinéraire de deux toiles du peintre : "Tête de femme. Profil" et "Espagnole à l'éventail" ont été vendues entre Monaco, la Suisse et Singapour. Peut-être au nez et à la barbe des héritiers Picasso ? Pas si sûr. Enquête.

La figure d'Olga et sa présence dans l'oeuvre et la vie de Picasso font l'objet d'une exposition passionnante au Musée Picasso. Elle a le double mérite d'éclairer des aspects biographiques et de complexifier ce que la critique a appelé le "tournant néoclassique" de Picasso, la plupart du temps pour le désapprouver et trouver un bouc émissaire en la personne d'Olga. Ses goûts conventionnels auraient poussé Picasso à s'écarter des voies avant-gardistes pour opérer un retour à Ingres.

Le musée Picasso accueille une installation spectaculaire de Daniel Buren qui, dans cet entretien, raconte sa rencontre avec l'auteur de Guernica et porte une analyse décapante sur son oeuvre.

Une exposition envoûtante. La scénographie de Hubert Le Gall introduit l'intrus que nous pensons ne plus être dans les profondeurs de la forêt tropicale. Des peintures, des dessins de Lam, de Picasso (une seule peinture), de Masson apportent ici leur rayonnement. Et, génératrice des figures, la parole, poétique et subversive d'″un grand poète noir″ (André Breton), Aimé Césaire.

La Piscine de Roubaix est le moins convenu des musées. Ouvert il y a dix ans, l'ancienne piscine, restaurée, n'a rien perdu de sa magie. L'invention gouverne ce bâtiment des années 20-30, où règne la mosaïque, où le bassin étroit retient aujourd'hui le reflet des sculptures alignées dans sa longueur. L'imagination de deux créateurs s'étaient donnée libre cours. Le progressisme socialiste de la cité du textile a bâti un musée ″d'art et 'industrie″. Et il a créé ce que voulaient ses auteurs : ″la plus belle piscine de France″.