À vingt ans, Robert Desnos rejoint le groupe surréaliste encore nommé Dada, fondé par André Breton, Louis Aragon, Philippe Soupault, Paul Éluard, Tristan Tzara ainsi que Benjamin Péret, René Crevel et tous les autres. Rebelles aux massacres de la Grande Guerre, les dadaïstes veulent la révolution des mœurs et de toutes les expressions de l'art, de l'écriture, de la sensibilité. Robert Desnos devient le centre et le médium de leur descente aux abysses du langage et participe aux « Grands Sommeils ». Hypnose vraie ou délires simulés ? « Qu'importe, dira Desnos. Ce que nous avons vécu seul compte, et les traces qui en demeurent. » Adorateur des rythmes et des voix, Robert Desnos s'éprend d'amour inassouvi pour Yvonne George, l'« Étoile », tragédienne de la chanson qui mourra en 1930. En 1928, il rencontre le second visage de son unique amour : Youki Foujita, la « Sirène ». Passion tumultueuse qui durera jusqu'à la mort de Robert dans un camp nazi en 1945. « Ce cœur qui haïssait la guerre » était un fou de liberté qui a mené dans le Paris de l'Occupation une double vie de poète résistant et de journaliste exposé à la censure hitlérienne. À la façon des pianistes virtuoses, Dominique Desanti joue la partition ou les variations sur Robert Desnos, mêle l'œuvre à la vie, leurs rencontres, les confidences du poète aux témoignages des amis qui lui ont survécu

Prématurément disparu, en avril 1999, Daniel Oster s'est fait connaître comme romancier, critique et essayiste, spécialiste de la littérature de la seconde moitié du XIXe siècle et du début du XXe. Il a publié notamment Monsieur Valéry au Seuil, Dans l'intervalle, Stéphane, La Gloire chez POL et L'individu littéraire aux PUF, où il envisage l'écrivain non en sociologue, mais en mythographe, dans ses représentations imaginaires. Il est également l'auteur d'un Jean Cayrol dans la collection «Poètes d'aujourd'hui».

Ces entretiens ont été réalisés pour la radio en 1967. Leur intérêt vient notamment des informations que Ponge livre sur lui-même, sur sa biographie, son travail et ses livres les plus importants. Mais ils sont aussi indispensables pour comprendre l'histoire littéraire depuis la Première Guerre mondiale jusqu'à l'avant-garde des années 60.

Cet essai voudrait tenter d'inscrire la présence et la vie de René Char dans son oeuvre Un cadre, d'abord, qui a marqué durablement son enfance et son adolescence : une rivière, la Sorgue ("J'avais dix ans, la Sorgue m'enchâssait") et un site : L'Isle-sur-la-Sorgue, dans l'espace vauclusien. Deux traversées ensuite. Celle du surréalisme, avec toutes les initiations et les provocations que cela implique ; celle de la Résistance surtout, qui fait de René Char le capitaine Alexandre, grande figure de l'engagement et du refus, les armes à la main. Viendra enfin une longue période de création et d'écriture, de Fureur et Mystère ou des Matinaux aux Chants de la Balandrane ou Recherche de la base et du sommet. Raymond Jean a choisi de l'aborder en gardant en mémoire la maison des "Busclats" où il a souvent rencontré René Char. Un dernier chapitre est consacré à L'Éloge d'une Soupçonnée, publié au lendemain de la mort du poète (1988). Un ensemble de textes de René Char complète cette étude-témoignage sensible et inspirée.

L'histoire du mariage épisodique entre un touche-à-tout et un ermite, un ludion opiomane et un pilier de bistrots montmartrois, le duo accidenté de ces drôles d'oiseaux d'espèces différentes (" un faune et un hippocampe ", dit jo liment Ornella Volta), a pour témoins et figurants une foule de personnages hétéroclites. Côté sérieux : Valentine Hugo, la mécène, l'égérie, la négociatrice écartelée lors d'incessants incidents diplomatiques. Côté sérieux : Apollinaire, l'ami des cubistes, père de l'Esprit nouveau, inventeur à propos de Parade (fruit, pour les Ballets russes, de la collaboration de Satie et de Picasso) d'un néologisme qui allait faire fureur et que Cocteau ne lui pardonnerait jamais : " ballet sur-réaliste ". Côté caciques : Jacques Maritain, la caution à l'heure des conversions. Et Socrate, désigné par Satie comme un " collaborateur parfait "... in : "Le Monde, 18-09-1993"

Michel Butor est né le 14 septembre 1926 à Mons-en-Barœul, dans le nord de la France. Venu à Paris à l’âge de trois ans, il y fait ses études. Après avoir échoué à l’agrégation de philosophie, il commence une carrière de professeur itinérant qui le mènera finalement à la faculté des lettres de Genève. Dans le même temps, il publie de nombreux livres: romans plus ou moins «nouveaux», essais et poèmes. Il travaille aussi avec de nombreux artistes et musiciens. Retraité dans un village de Haute-Savoie, il s’efforce aujourd’hui de mettre un peu d’ordre dans ses papiers et dans sa tête.