Séisme, ouragan, choléra... Malgré les fléaux qui l'accablent, l'ancienne perle des Antilles s'apprête à se choisir un président et à renouveler son Parlement. Pour une population naufragée, ce scrutin ne changera rien à l'immense chantier de la reconstruction.

A trois mois de la présidentielle, le rejet de la candidature de l'ex-chanteur des Fugees relance les soupçons sur l'impartialité du Conseil électoral et du chef de l'Etat sortant. La campagne promet d'être agitée. L'après-scrutin aussi.

Les électeurs choisiront le 28 novembre 2010 leur nouveau président et leurs parlementaires. Sur fond d'épidémie de choléra, de slogans antiétrangers et d'exaspération sociale.

Les émeutes qui ont suivi le scrutin controversé du mois de novembre 2010 en Haïti freinent la reconstruction patrimoniale du pays après le séisme de janvier 2010.

De mémoire d'observateur international, jamais élection ne s'est déroulée dans un tel chaos. Dans un déni des faits inacceptable, le Conseil électoral provisoire se réjouit du déroulement du scrutin.

Les autorités haïtiennes et les organisations internationales ont validé le scrutin du 28 novembre 2010 en dépit des incidents, des manifestations et des irrégularités avérées. Toutes choses qui étaient prévisibles...

Le 14 mai 2011, Michel Martelly sera investi en tant que président de la république d'Haïti. Voilà l'occasion de revenir sur sa carrière musicale et politique - mais aussi sur ses encombrants ″amis″, si peu démocratiques.

Reconstruire l'Etat pour reconstruire le pays, tel était l'objectif de l'élection présidentielle haïtienne du 28 novembre 2010. Mais le scrutin, dénaturé par la fraude, par les conséquences de l'épidémie de choléra et par la tutelle étrangère, a plongé le pays - déjà ravagé - dans une nouvelle crise, politique cette fois.